, L'Algérie compte reprendre et élargir la production de figues sèches, d'olives de conserve et d'huile d'olive, a déclaré Fouad Chehat, directeur général de l'Institut national de recherche agronomique (INRA), dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction. Il a précisé, concernant l'oléiculture, qu'un million d'hectares lui seront consacrés dans les quatre années à venir. Il s'agit de productions agricoles traditionnelles de l'Algérie qui avaient été quelque peu négligées. De la même façon, le géranium rosa de la Mitidja qui avait été abandonné sera repris, on en tire des extraits pour les parfums et l'Algérie était parmi les premiers producteurs, il y a cinquante ans, a-t-il ajouté. Il a expliqué que l'idée d'autosuffisance alimentaire était un mythe. Même les grands pays agricoles tels que le Brésil, les Etats-Unis ou l'Union européenne, n'ambitionnent pas d'y arriver. Il prend l'exemple du sucre pour montrer que l'Algérie ne peut pas être autosuffisante dans ce produit. La betterave pousse mal dans le pays et la canne à sucre demande trop d'eau, souligne-t-il. Par contre, fait-il remarquer, l'Algérie doit veiller à sa balance commerciale agricole : acheter ce que nous ne pouvons produire chez nous et vendre à l'étranger ce que nous produisons en surplus. M. Chehat rappelle que la crise alimentaire est encore là, permanente et qu'elle continuera encore dans les cinquante prochaines années. Il faut, dit-il, moderniser l'agriculture algérienne pour mieux produire et en plus grandes quantités. La modernisation touchera les terres du littoral et des plaines intérieures ; dans les zones de montagne, steppiques et désertiques, il y aura l'agriculture biologique, explique-t-il. Il faut, ajoute-t-il, permettre aux agriculteurs d'accéder aux techniques nouvelles en renforçant l'encadrement. Les cultures maraîchères sous serres multi chapelles permettent d'approvisionner régulièrement en produits agricoles les grandes agglomérations. Mais ce système qui exige un accompagnement par des chercheurs, rendrait possible la production de plus de primeurs et de produits d'arrière-saison qui sont très demandés sur le marché international. M. Chehat constate que l'apport de la recherche reste modeste, parce que, dit-il, l'investissement est encore limité.