Le titre du groupe suédois, premier équipementier mondial pour réseaux mobiles, bondissait de 5,49 % à 75,85 couronnes à la Bourse de Stockholm alors que l'indice regroupant les valeurs technologiques européennes avançait de 0,72 %. Dans son ensemble, l'environnement n'est guère porteur pour les équipementiers télécoms, les opérateurs restant pour l'instant surtout préoccupés par la compression des coûts. Et, à ce jour, la forte hausse du trafic des données induite par le succès des smartphones ne s'est pas encore traduite par un encombrement des réseaux, ce qui constitue une autre raison pour les opérateurs de ne pas investir pour l'heure dans de nouveaux équipements. A ces facteur s s'ajoute une pénurie de composants qui a, selon Ericsson, amputé le chiffre d'affaires du troisième trimestre de deux à trois milliards de couronnes ainsi qu'un renchérissement de la devise suédoise. Le bénéfice d'exploitation hors co-entreprises d'Ericsson est ressorti à 6,2 milliards de couronnes (668 millions d'euros) sur le troisième trimestre, contre 5,5 milliards il y a un an et un consensus des analystes interrogés par Reuters de 5,5 milliards également. «Ce sont des chiffres très positifs, avec notamment une marge brute à 39 %. Comme Ericsson a plutôt eu mauvaise presse ces derniers temps, ces données sont bien accueillies», a souligné Nicolas Van Stackelberg, analyste chez Macquarie Research. C. A. touché par des pénuries «L'amélioration d'une année sur l'autre est l'effet à la fois d'un meilleur mix, avec une plus grande proportion d'amélioration et de développement des réseaux, et des effets positifs des mesures de réduction des coûts», a déclaré Ericsson dans un communiqué. Le chiffre d'affaires du groupe suédois, qui estime que 40 % environ des appels passés sur téléphones portables à travers le monde transitent par ses réseaux, s'est établi à 47,5 milliards de couronnes contre un consensus de 48,5 milliards. «La situation s'est progressivement améliorée au cours du trimestre mais il reste difficile de répondre intégralement à la demande dans le domaine du haut débit mobile», a précisé Hans Vestberg, directeur général d'Ericsson, cité dans le communiqué, au sujet de la pénurie des composants. «Si les goulets d'étranglement de la chaîne d'approvisionnement ont été résolus, les pénuries de composants dans tout le secteur demeurent», a-t-il ajouté. Alcatel-Lucent, un des principaux concurrents d'Ericsson, a déclaré récemment que cette pénurie perdurerait jusqu'à l'année prochaine. Nokia Siemens Network , un des concurrents d'Ericsson, a annoncé jeudi une perte opérationnelle de 116 millions d'euros sur le troisième trimestre, tout en faisant état d'une progression de 7 % de son chiffre d'affaires sur la période. La coentreprise entre Nokia et Siemens a également dit tabler sur une stabilité du marché des infrastructures fixes et mobiles. Pour sa part, Ericsson ne donne pas de prévisions de marché. A l'image de ce que prévoit NSN, les analystes pensent que le marché des équipements télécoms ne devrait guère progresser d'ici 2011, et que la croissance anticipée l'an prochain risque de ne pas être très marquée.