Après avoir libéré le secteur des télécommunications en Algérie, le marché est de plus en plus convoité par les opérateurs et essentiellement par les équipementiers étrangers. Les marchés dans les pays développés sont matures, les coûts de la nouvelle norme Universal Mobile Telecommunications System (UMTS) sont exorbitants, ils n'ont d'autres possibilités que de sortir de leurs marchés classiques et d'aller chercher ailleurs les clients. Selon leurs analyses, l'Algérie est un marché intéressant puisqu'elle se trouve à proximité de l'Europe et qu'elle constitue une zone en expansion, relativement stable politiquement et économiquement, présentant des taux de pénétration très bas, des coûts de fonctionnement moins élevés. Le suédois Ericsson est l'opérateur dominant en matière de téléphonie. Grâce à son partenariat exclusif avec l'Etat algérien depuis le début des années 1970, cette entreprise a fourni 95% de l'équipement de téléphonie fixe installé par Algérie Télécom. Elle possède également une part de 35% dans Sitel, une usine basée à Tlemcen qui fabrique le système commutatoire Axe. En 1988, Ericsson décroche le premier contrat GSM, suivi par une extension du réseau de l'opérateur public de la téléphonie en 2003. Le suédois a la main heureuse et surfe sur le succès en décrochant un autre important contrat de fourniture d'équipement pour Wataniya Telecom Algérie, le troisième opérateur GSM. Le nouvel opérateur de téléphonie mobile a opté pour la technologie Ericsson avec l'ambition de promouvoir son produit Nedjma et permettre ainsi aux Algériens de communiquer d'une autre manière. Ericsson dame le pion à ses concurrents et se place en pole position dans un marché, estimé selon les responsables de la firme, « en pleine croissance avec un immense potentiel par de nouvelles technologies et solutions télécoms ». D'autres compagnies explorent les opportunités, dont les chinois Huawei et ZTE, le canadien Nortel et l'américain Motorola. Alcatel a gagné 50% de l'appel d'offres lancé par Orascom Telecom Algérie, le second opérateur GSM de réseau privé. « La position dominante historique de Ericsson sur le marché algérien ne pose pas de risque à la compétitivité de l'environnement tant que le processus d'appel d'offres est conduit de manière juste et transparente », note un rapport de la Banque mondiale. Siemens reste également dans la course. L'opérateur allemand, présent en Algérie depuis plus de quarante ans, a fourni et installé des équipements pour Orascom Telecom Algérie. Peter Dannerbauer, directeur général de Siemens Algérie, estime que « le marché algérien est très porteur ». Il précisera : « En 2005, il y aura sûrement 4 millions d'abonnés. Dans des pays comparables, la pénétration est beaucoup plus élevée : le Maroc, par exemple, est à 15%. Une fois que l'offre est là, la demande va certainement exploser. » L'Algérie demeure une cible de choix, surtout en termes de territoire et de potentiel (30 millions d'habitants). Les équipementiers ont décidé de baser leur stratégie sur l'accompagnement du développement de la « nouvelle économie » en proposant des technologies et des services aux grands acteurs tels que les banques, les télécommunications, l'administration et les entreprises publiques. Soulignons qu'après avoir traversé une période de crise, le marché mondial des équipements pour réseaux de téléphonie mobile a bondi de 37% au deuxième trimestre, atteignant 9 milliards de dollars. Les technologies de deuxième génération GSM, GPRS et EDGE ont représenté 60% de la progression. Sur le marché GSM/GPRS/ EDGE, Ericsson est en tête de ventes au deuxième trimestre. Il est suivi dans l'ordre, par Nokia, Siemens, Alcatel, Nortel et Motorola. Les grandes restructurations semblent épargner le secteur des équipements de télécoms depuis l'an dernier.