Le Conseil de coopération du Golfe (CCG) a appelé, hier, les Etats-Unis à ouvrir une enquête «sérieuse» sur les violations des droits de l'homme pendant la guerre en Irak, révélées dans les documents secrets de l'armée américaine, publiés vendredi dernier, par le site WikiLeaks. «Les Etats-Unis sont appelés à ouvrir une enquête sérieuse et en toute transparence sur les informations contenues dans ces documents publiés sur des crimes contre l'humanité», a souligné Abdel Rahmane ben Hamad Al-Attiya, secrétaire général du CCG. Les Etats-Unis sont «responsables des abus et des crimes commis par leurs troupes en Irak», selon la loi internationale, a-t-il affirmé dans un communiqué cité par les médias du Golfe. Les fuites de WikiLeaks font état de centaines de cas de violences, tortures, viols et même de meurtres commis pendant la guerre en Irak et sur lesquels l'armée américaine a choisi de fermer les yeux. Les quelque 400 000 rapports sur des crimes commis pendant la période de janvier 2004 à fin 2009, révèlent notamment la mort d'au moins 109 000 personnes, dont 63 % de civils, tuées en Irak depuis l'invasion de mars 2003 jusqu'à fin 2009. Sur les 66 000 morts civils, 15 000 cas n'avaient jamais été révélés. La divulgation de ces documents, considérés comme la «fuite la plus importante de documents militaires confidentiels de l'histoire de l'armée américaine», risque de perturber davantage le processus politique en Irak où les dirigeants peinent toujours à s'entendre sur la formation d'un nouveau gouvernement, huit mois après les élections législatives.