Des cas de violences parmi tant d'autres recensés par le Réseau national des centres d'écoute sur les violences contre les femmes, Balsam. Les résultats de l'enquête présentée, hier à l'Institut national de la santé publique, à Alger, a été menée sur la base d'un échantillon de 546 cas de femmes victimes de violences. L'enquête a révélé que parmi les femmes violentées qui se sont adressés aux centres du réseau, 358, soit 65%, sont mariées. Les célibataires viennent en seconde position avec 23% des cas. Les femmes divorcées, quant à elles, représentent 10% de l'ensemble alors que les veuves seulement 1%. Concernant l'âge des femmes violentées, il se situe majoritairement entre 25 et 44 ans(63% des cas où l'âge est déclaré), avec une pointe entre 30 et 34 ans. Les femmes célibataires sont plus jeunes en moyenne que les femmes mariées, 82% ont entre 15 et 34 ans. La tranche d'âge la plus représentée est celle des 25-29 ans. Pour leur part, les femmes divorcées sont plus nombreuses dans la tranche 35-44 ans (48% des cas). Selon toujours cet exposé, les mariages sont dans la plupart des cas enregistrés à l'état civil, mais le réseau a recensé 19 femmes mariées par la Fatiha (mariage qui n'a pas été transcrit à l'état civil). «Cette situation, bien que socialement reconnue, pose problème. En effet les enfants nés de ce mariage sont considérés comme illégitimes, de plus, en cas de divorce la femme ne dispose d'aucune protection. Un mariage religieux constitue une fragilité supplémentaire», a souligné Mme Marie-France Grangaud, chargée de l'animation du réseau et de l'exploitation des résultats. L'enquête a révélé également qu'en grande partie, les femmes violentées sont mariées depuis moins de 5 ans, 27% d'entre elles le sont depuis plus de cinq ans. Des femmes ont même plus de 18 ans de mariage. 14 des femmes mariées par Fatiha le sont depuis moins de 6 ans, 4 depuis plus de 6 ans, dont 2 depuis plus de 12 ans. 13 d'entre elles ont des enfants. Pour le niveau d'instruction des femmes victimes de violences, 24% ont un niveau universitaire, 50% un niveau secondaire ou moyen et 25% un niveau primaire ou sont sans instruction. La lecture des chiffres montre que les violences n'épargnent pas les femmes instruites. «Les femmes les plus instruites (niveau secondaire et universitaire) ont vraisemblablement un niveau de tolérance aux violences plus bas que les moins instruites et/ou une meilleure connaissance des recours possibles». En ce qui concerne l'activité professionnelle de ces femmes, Mme Grangaud a précisé que dans plus de la moitié des cas, la profession n'est pas connue, mais le plus probable dans ces cas est qu'il s'agit de femmes au foyer. Néanmoins, le plus frappant est le pourcentage important des femmes travailleuses : 14% ont un travail régulier et 5% un travail informel. Pour le lieu de résidence, la majorité des cas reçus par les centres d'écoute est originaire des grandes villes : 62% si l'on exclut les non-réponses.