Dunes et palmeraies complètent cette magnificence architecturale imposée sur les monuments et les coupoles d'où l'appellation de «Ville des mille et une coupoles». De par leur cohérence et leur valeur esthétique, les coupoles imprègnent une originalité à cette région et répondent parfaitement aux conditions climatiques et d'isolation. Carrefour des tribus et des caravanes commerciales, par le passé, la vallée d'El Oued se situe au centre de trois chotts. A l'ests par l'immense chott du Djerid tunisien, à l'ouest par le chott de Oued Righ et, enfin, au nord par le chott d'El Melghir et Rharsa. Au nord-ouest de cette vallée, c'est oued Righ qui la relaie par son paysage tabulaire qui s'étale sur une longueur de plus de 160 km et une largeur de 30 à 40 km. Sa situation géographique la place au centre de cinq wilayas (Tébessa, Khenchela, Biskra, Djelfa et Ouargla), au moment où sa frontière est jouxte celle de la Tunisie sur environ 300 km. Pour ce qui est de son appellation, les historiens avancent des explications diverses. Certains pensent qu'elle tire son nom de Souf qui signifie laine en arabe, vu la propagation à l'époque des métiers à tisser dans cette région ; d'autres prétendent qu'elle provient de Souyouf, c'est-à-dire ensemble de dunes aux sommets pointus ; alors qu'une troisième tendance attribue cela à la vieille légende de oued Issiouf (en berbère) désignant l'oued qui murmure. Mais là n'est pas la question, puisque les trois signifiants se rejoignent et se fondent dans cette nature qui avait su préserver sa virginité en dépit du passage de plusieurs civilisations. Romains, Vandales et Byzantins, Berbères se sont manifestés dans cette région avant l'avènement de l'Islam et les Foutouhat El Islamia sous la houlette d'Okba Ibnou Nafâa en provenance du sud de la Tunisie Cette région connaîtra également, dès le XVIe siècle, l'influence ottomane sous la Régence turque, jusqu'à l'occupation française en 1872 qui verra les premières colonnes militaires arriver à El Oued par oued Righ après la conquête de Touggourt. De Oued Souf à Oued Righ De Oued Souf à Oued Righ, le visiteur ne saurait qu'être enchanté par les différentes découvertes allant des sites naturels aux sites archéologiques très diversifiés. A commencer par le fameux quartier d'EL Achach (nids) construit au XVIe à base de boue et d'herbes sèches passant par le petit village féérique de la Daouia dont l'architecture locale témoigne d'un génie inhérent aux Soufis, avant de poser pied dans la ville antique de Guemar. Construite au XVe siècle, cette petite ville est une œuvre d'art reflétant toutes les techniques locales de construction. C'est là, notamment, où a été érigé le fief de la zaouia Tidjania en 1789 par le Mokadem (coordinateur) cheikh Sidi Mohamed Essaci, conforméent aux directives du cheikh Sidi Ahmed Ibn Mohammed Ibn Mokhtar Tidjani , né à Aïn Madhi en 1737/38 (1150 de l'hégire), principal fondateur de cette tariqa. Avec la seconde zaouia, celle de Taghzout, et d'autres éparpillées çà et là, la wilaya d'El Oued est considérée comme la seconde capitale de la tariqa Tidjania, après celle de Aïn Madhi (à Laghouat). Dans cet ordre d'idée, les zaouiates demeurent au centre du rayonnement spirituel dans cette région. Leur noble mission : la science et le Coran. Aux côtés de la zaouia Tidjania, il y a lieu de citer les zaouias El qadiria et Rahmania, fondées respectivement par les cheikh Sidi Salem en 1246( de l'hégire) et Benbrahim El Hachemi en 1880(de l'ère chrétienne) A Oued Righ, plus précisément à 120 km au nord d'Oued Souf, la ville de Djemâa exhibe son lac Ayata. Un site d'une beauté sublime, abritant des oiseaux migrateurs de la saison hivernale dont le flamand rose et autres espèces. Même constat au lac salé d'Oued Khrouf où les eaux cajolent une végétation verdoyante. La région de Oued Righ est, également, célèbre par son ancien palais de Tamerna (dans la commune de Djamâa) édifié au IVe siècle de l'hégire. Ce site, classé patrimoine national, connaît aujourd'hui des opérations de restauration avec l'utilisation des mêmes matières de construction à même de préserver la dimension historique, civilisationnelle et touristique. Dans ce contexte, Laïb Nouar, directeur de l'environnement, signale 7 projets en matière de réhabilitation et de préservation des sites, et ce, pour un montant global de 781millions de dinars, soit 12 opérations à réaliser dans le cadre des différents programmes : Fonds spécial de développement des régions du Sud (FSDRS), Programme spécial de développement des régions du Sud (PSDRS) et Programme complémentaire de soutien à la croissance(PSSC). Qui dit El oued, citera inévitablement le grand Erg oriental où le soleil a brodé de ses rayons les plus belles lumières. Au milieu des dunes percées par les oasis, la vie prend naissance à partir du néant ; à l'image de joyaux verts, les palmiers puisent dans les Ghotts leur ration hydrique. Une technique facilitant l'absorption de l'eau par les racines. L'Erg oriental est notamment considéré comme le premier site naturel de par son attraction et son importance faunistique et florale, certaines dunes peuvent atteindre plus de 100 m de hauteur dans la région de Robbah et au cœur de l'erg. Cette mer de sable, immensité sans fin dans un silence propre aux adeptes de la méditation, impressionne le visiteur. Ses couchers de soleil flamboyants complètent cette toile naturelle dont les personnages demeurent ces nomades vivant depuis des siècles entre commerces et élevages de moutons, caprins et dromadaires. (A Suivre) Reportage réalisé