Des chercheurs allemands ont publié dans la revue Proceedings of the Royal Society B les résultats de leur étude sur l'impact négatif des bruits de la circulation sur les capacités prédatrices des chauves-souris. Une "chambre de vol" comportant 64 plateaux sonores, disposés en rangées, susceptibles chacun d'émettre le son ténu d'un insecte effleurant le sol : c'est le dispositif imaginé par les chercheurs du laboratoire d'ornithologie de l'Institut Max Planck, à Seewiesen (Allemagne), pour tester les capacités auditives de chauves-souris. Lâché dans cette salle, où un seul des plateaux émet un bruissement d'insecte, le chiroptère met en moyenne 5 secondes pour le localiser (et récupérer la friandise posée sur la source sonore). Mais en diffusant simultanément, dans la salle, l'enregistrement du bruit d'une autoroute, la performance tombe à 25 secondes, et avec un taux de réussite de seulement 50% ! À 50 mètres, le vacarme autoroutier perturbe encore ces mammifères, qui, dans la nature, chassent les araignées et les scarabées "à l'oreille", en détectant le bruissement de leurs déplacements sur le sol. Une zone d'au moins 50 mètres de part et d'autre de chaque autoroute est donc ainsi dégradée, relèvent les chercheurs.