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Un grand patriote italien
Guiseppe Garibaldi (1807–1882)
Publié dans La Nouvelle République le 27 - 11 - 2010

Lorsque Giuseppe Garibaldi naît le 4 juillet 1807, sa mère prie pour que le petit Peppino soit prêtre pour ne pas faire la guerre ! Or, la guerre, il la fera toute sa vie, et elle transformera ce petit marin en condottiero légendaire, bientôt connu comme «le héros des deux mondes». Après avoir mis ses talents au service de la cause indépendantiste en Amérique du Sud, Garibaldi consacrera le reste de sa vie à la lutte pour l'indépendance et l'unité italiennes. Son exploit suprême sera la légendaire expédition des «Mille», en 1860, alors qu'à la tête de son armée de volontaires, il libère le Midi italien du joug bourbonien et livre la région au roi d'Italie. Immortalisé dans la littérature mondiale par Alexandre Dumas et par d'autres écrivains célèbres, Garibaldi continuera à incarner jusqu'à nos jours le symbole de l'unification de l'Italie et de l'héroïsme international.[i]

Naissance et jeunesse
Guiseppe est né à Nice, le 4 juillet 1807. A cette époque, la ville appartient à l'empire français avant de redevenir piémontaise en 1814.
Il a reçu une éducation religieuse, sa mère voulant faire de lui un prêtre. Il a, donc, une formation très pieuse, et apprend les rudiments du latin et de l'Italien, ainsi que le glorieux passé de l'Italie romaine.
Cependant, en 1821, il choisit de devenir marin. Il navigue et fait escale dans tous les ports du Moyen-Orient. L'escale à Rome le déçoit, lui qui s'attendait à retrouver la grandeur antique. La ville dépérit, en effet, sus l'autorité du pape Léon XII.
En 1933, il adhère à la Jeune Italie de Mazzini, dont le but est de libérer l'Italie de la présence étrangère, en évitant que celle-ci ne tombe sous l'autorité du seul royaume piémontais.
L'année suivante, il s'enrôle dans la marine sarde et suite à l'échec d'une expédition militaire visant à déstabiliser la monarchie, il est condamné à mort pour traîtrise et recherché par la police.
Il prend la fuite, et s'exile en Amérique du Sud, où il y passera 13 ans.

Un exil forcé vers le Nouveau Monde (1836-1848)
Garibaldi se met au service de l a république du Rio Grande do sol, en révolte contre l'empereur du Brésil. Il arme un navire, le Mazzini et écume la côte atlantique. La brésilienne, Anna Maria Ribeira de Silva l'épouse en 1842, et elle deviendra la compagne de toutes ses premières luttes.
L'année précédente, il combattait en Uruguay et en Argentine, à la tête de volontaires italiens, les «chemises rouges» (employées normalement dans les abattoirs de Montevideo), pour l'indépendance de l'Uruguay contre le dictateur argentin Rosas.
Les victoires des «chemises rouge» , dont l'héroïsme sera bientôt légendaire soulève l'enthousiasme de l'opinion italienne, et font connaître dans le monde entier le nom de Garibaldi.

Le soulèvement contre
la domination autrichienne
En 1848, à l'annonce des révolutions italiennes, Garibaldi rentre en Italie, où il réforme une légion avec Mazzini. Ils se battent aux côtés de l'armée piémontaise, contre l'Autriche, pour l'indépendance de la Lombardie ; vaincu à Mazzone, Garibaldi doit passer en Suisse.
Après la fuite de Pie IX (novembre 1848), à Gaète, il accourt à Rome et monte une nouvelle légion de volontaires pour défendre la République romaine. Le 9 février 1849, le pape est déchu et la République est proclamée. La France décide alors d'envoyer un corps expéditionnaire afin de venir en aide au pape. Le 1er juillet, lors de la bataille de Janicule, les Garibaldiens capitulent face à la victoire française.
Après cet échec, une période difficile commence pour Garibaldi. Anita décède. Recherché par toutes les polices de l'Italie, il s'exile à nouveau en Amérique. Il redevient marin, erre entre l'Amérique, la Chine et l'Angleterre, l'Afrique du Nord, avant de rentrer en Italie en 1854.
Là, il achète la petite île de Caprera entre la Corse et la Sardaigne qui sera sont lieu de refuge après chaque défaite.
Dès qu'éclate la guerre de libération contre l'Autriche (1859), il se range aux côtés de Victor-Emmanuel II et de Cavour. À la tête de volontaires, après des combats très meurtriers, il réussit à vaincre les troupes autrichiennes.
Il tentera, ensuite, de déclencher un soulèvement en Italie centrale, mais Victor-Emmanuel l'en dissuadera.

Vers l'unité italienne
L'unité de l'Italie est, donc, en route. C'est dans cette idée que Garibaldi prépara la plus fameuse de ces expéditions, dans le but de libérer la Sicile et l'Italie du Sud de la domination des Bourbons de Naples.

L'expédition des «Mille»
Le 4 avril 1860, une révolte éclate à Palerme ce qui fragilise le pouvoir des Bourbons. Dans la nuit du 5 au 6 mai, Garibaldi part de Gènes avec 1087 «chemises rouges» à destination de la Sicile. Le 15 mai, les «Mille» remportent la victoire de Calatafimi contre le Bourbons et le 27 mai, ils entrent dans Palerme.
Le 7 septembre, Garibaldi et ses troupes entrent dans Naples. Inquiet face à la progression rapide de ce républicain fougueux, Victor Emmanuel marche sur Naples et laisse à Garibaldi le soin de briser la résistance napolitaine.

L'expédition sur Rome
Le 26 octobre 1861, Garibaldi salue Victor Emmanuel en tant que roi d'Italie. Alors qu'est proclamé le royaume d'Italie, il est chargé de présider le congrès des sociétés de secours mutuels à Florence. Il en profite pour mettre sa popularité au service de la création des sociétés de tirs, afin de faire des soldats italiens des «citoyens libres». En fait, il s'agit de diffuser l'idéal unitaire et patriotique, pour préparer la conquête de Venise et de Rome; le dessein de Garibaldi étant de faire de Rome la capitale de l'Italie.
N'obtenant pas de soutien de la part du gouvernement royal, il monte, seul, plusieurs expéditions.
Il tente, sans succès, d'envahir le Trentin, et échoue également dans un débarquement à Calabre, en août 1862. Blessé, fait prisonnier, Garibaldi est amnistié et retourne dans son île à Caprera.
En 1867, il tente une nouvelle aventure contre l'Etat pontifical, cette fois protégé par le gouvernement de Napoléon III, qui se terminera par une nouvelle défaite devant les murs de Rome. Il est à nouveau arrêté et renvoyé dans son île.

Au service de la France
Maintenant que l'Italie est réunifiée, Garibaldi se retourne vers une autre cause à défendre. En octobre 1870, il offre ses services à la République française et au Gouvernement de défense nationale face au royaume de Prusse. Le 25 et 26 novembre, avec ses deux fils, Ricciotti et Menotti, à la tête de 10 000 tirailleurs français de l'armée des Vosges, il remporte une victoire à Dijon.
En février 1871, il est élu député dans 4 départements, mais il est très mal accueilli à Bordeaux par la majorité conservatrice, qui, sous prétexte qu'il est étranger, invalide son mandat.
Garibaldi revient à Caprera et refuse le commandement en chef de la Garde nationale parisienne.
En 1874, il devient député de Rome, et reçoit du Parlement italien une rente nationale de 10 000 lires. En 1879, Garibaldi préside le congrès de la Ligue de la liberté et de la paix, et la même année, il fonde la Ligue pour la démocratie, au programme radical. Garibaldi réclame, notamment, l'instauration du suffrage universel et l'abolition de la propriété ecclésiastique.
Garibaldi se retire
de la vie politique
En 1880, il démissionne de son mandat de député et se retire définitivement de la vie politique.
La même année, il épouse Francesca Anmasina, la mère de ses trois enfants, puis, retiré a Caprera, il se consacre à la rédaction de ses Mémoires qui parurent en édition posthume en 1888. Atteint d'une bronchite, Giuseppe Garibaldi décède le 2 juin 1882, à Caprera. Le 8 juin suivant, le héros de l'unité italienne se voit honoré de funérailles officielles dela part des autorités italiennes.


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