Résumé de la 4e partie Mullin conduisit doucement, entra dans une rue calme, saisit un couteau de chasse et poignarda brusquement la jeune femme à la poitrine et au dos. Mullin pensait que l'église était vide, mais lorsqu'il entendit le père Henri Tomei dans l'un des confessionnaux, il se décida : «Bon. Si tu es là, je crois que je vais devoir te tuer.» Il tenta d'ouvrir la porte du confessionnal. Le père Tomei, surpris, ouvrit la porte de l'intérieur, pour voir ce qui se passait. Mullin le poignarda brutalement au c?ur avec son couteau de chasse, le prêtre se débattit, coincé dans le petit confessionnal. (Mullin expliqua ensuite qu'il avait amené le couteau dans l'église pour se «protéger»). Une paroissienne entra dans l'église, vit la lutte que se livraient les deux hommes et s'enfuit en hurlant. Elle n'eut le temps que de voir «un jeune homme habillé en noir». La communauté fut indignée par le meurtre insensé du père Tomei, 65 ans, un héros de la Résistance française durant la Seconde Guerre mondiale. Certains pensèrent que c'était l'?uvre d'un culte satanique. Des dirigeants des droits civiques participèrent à ses funérailles, ainsi que la police, qui espérait que «le jeune homme habillé en noir» assisterait à l'enterrement, à Sainte Marie. Mais Mullin ne se montra pas. En revanche, il avait laissé ses empreintes digitales dans le confessionnal. Que la troisième victime ait été un prêtre catholique répondait à l'animosité épisodique de Mullin envers les religions officielles. Mullin n'avait rien contre la religion... tant qu'elle provenait de sa propre invention. En 1970, il avait interrompu une messe du dimanche dans une église catholique en criant aux personnes rassemblées que ce qu'elles faisaient était «mal». Mullin avait ensuite offert sa propre philosophie de la vie comme alternative, mais avait été jeté dehors avant de pouvoir convertir qui que ce soit... Il avait tenté de persuader les autres patients de l'hôpital psychiatrique de San Luis Obispo de l'aider à «changer la nature spirituelle du monde». A San Francisco, il s'était «disputé» avec Dieu, hurlant et terrifiant son compagnon de chambre. Et pourtant, la rébellion de Mullin contre la religion s'était ensuite transformée en une adoption totale du catholicisme. Il se promenait avec une Bible et parlait de devenir prêtre. Sa mère fut très choquée d'apprendre que son fils avait assassiné un prêtre : «Il a été un enfant très religieux, vous savez, un enfant de ch?ur dans la religion catholique.» En tuant le père Tomei, Mullin s'en prit, en fait, à la source même de sa colère : son propre père, catholique fervent. Selon le psychiatre Donald Lunde, le meurtre du père Tomei le secoua plus que tous les autres. Mullin voulait à présent apaiser son père, et tenta de suivre ses pas en s'engageant dans l'armée. Celle-ci semblait être la solution idéale, pensa Mullin, car il pourrait s'y adonner à ses pulsions violentes avec la bénédiction de l'Etat. En novembre 1972, il postula chez les gardes-côtes. (à suivre...)