A Annaba, selon les services de la Direction de la santé de la wilaya, douze personnes des deux sexes et de différents âges ont été évacuées par leurs proches aux urgences médicales de l'hôpital Ibn- Sina. Elles avaient consommé des champignons qu'elles avaient elles- mêmes cueillis dans le maquis de l'Edough. Toutes présentaient les mêmes symptômes d'intoxication alimentaire après avoir consommé différentes espèces de cette espèce végétale. C'est dans les mêmes conditions et avec les mêmes symptômes que neuf autres personnes seront hospitalisées et gardées en observation à l'hôpital Ibn-Sina d'Annaba où elles avaient été évacuées par leurs proches. A El Tarf et à Khenchela, on a signalé une situation et des conséquences similaires sur des personnes des deux sexes et de différents âges. La liste pourrait s'allonger dans les prochains jours dans les régions humides de notre pays où ce végétal se ramasse en quantité par les familles. Majoritairement, les victimes affirment avoir consommé, chacun en ce qui la concerne, une espèce de champignon qu'elles disent bien connaître et ne présentant aucun danger. Selon des toxicologues en poste à la Direction de la santé d'Annaba, les intoxications enregistrées sont dues à une méconnaissance ou à une confusion entre des espèces toxiques et celles comestibles. Les deux ne diffèrent que par quelques aspects, soulignent les spécialistes. A ce niveau des structures du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, il est précisé que les alertes ont été chaudes mais sans être graves. «Effectivement, notre service de toxicologie a enregistré 12 cas d'intoxication due à la consommation de champignons non comestibles. Heureusement que dans notre région, il n'y a pas d'espèces vénéneuses mortelles. Ce qui ne nous empêche pas d'appeler les citoyens d'éviter d'en consommer», soulignera le directeur de la santé d'Annaba. Il a tenu à préciser que les espèces recensées sont toxiques mais pas mortelles sur tout le territoire de la wilaya. Même si elle n'est pas de grande envergure, la campagne de sensibilisation lancée par les toxicologues de la DSP d'Annaba a tout de même porté ses fruits. La dangerosité des champignons est amplement discutée sur la place publique. Les vendeurs à la sauvette de ce végétal semblent avoir réceptionné le message. Des équipes de cette même DSP sont également sur le terrain pour contrôler la comestibilité de certaines espèces commercialisées par des marchands dans les différents marchés des fruits et légumes à des prix variant entre 200 et 250 DA le kilogramme. Avec les récentes pluies, le marché local est actuellement inondé par une profusion d'espèces de champignons mises en vente dans des sachets en plastique. Interrogés, plusieurs acheteurs affirment savoir si un champignon est bon ou mauvais en le flairant ou en grattant la chair avec l'ongle. En tout état de cause, à Annaba, en matière de commerce des champignons, on est loin d'une certaine époque où chaque panier de champignon comportait un certificat de comestibilité établi par un toxicologue agréé par la DSP.