De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani 5 personnes ont été admises lundi dernier à l'hôpital «Emir Abdelkader» à Oud Zenati (W. de Guelma) pour intoxication alimentaire due à l'ingestion de champignons vénéneux. Les victimes avaient cueilli ces plantes parasites dans les bois et les avaient consommées avant de ressentir près de 6 heures après des malaises suite auxquels elles avaient été évacuées vers les services d'urgence. Selon les médecins, ces dernières avaient consommé un type d'amanite toxique très répandu dans la région et ne sachant pas exactement si ledit champignon était comestible ou non, elles en avaient mangé et se sont retrouvées à l'hôpital. Le cas de ces intoxications a été pris très au sérieux par les autorités sanitaires de la région qui ont entrepris une véritable campagne de sensibilisation à destination des populations habitant les régions de Guelma, Annaba, El Tarf et Souk Ahras. Ainsi, des dépliants portant des informations sur les dangers et risques encourus suite à la consommation de champignons ont été distribués et des affiches représentant les champignons vénéneux avec des descriptions et détails précis ont été placardées un peu partout dans les villes et villages aux principaux pôles d'attraction. Des agents affectés à cette opération se sont déplacés dans les douars et les mechtas pour expliquer aux habitants les dangers liés à la consommation de ce type d'aliment. Il faut dire que les croyances répandues ont la peau dure et les habitants des campagnes environnantes croient que les champignons qui poussent sur les arbres ne sont pas toxiques, que les autres types, même vénéneux, ne le sont plus après cuisson. L'ignorance empreinte de superstition sous-tendue par des croyances basées la plupart du temps sur le ouï-dire sont difficiles à combattre ; les agents dépêchés par l'administration essayent de convaincre leurs interlocuteurs en citant des cas d'intoxiqués qui ont été sauvés in extremis. L'abondance de l'amanite phalloïde qui ressemble étrangement à ses sœurs comestibles n'est pas facile à distinguer et on le cueille à volonté croyant avoir là un plat sans dépenser le sou. L'absence de culture en matière de champignon qui ne fait pas partie des habitudes alimentaires des habitants a fait le reste, ce qui a eu des conséquences pernicieuses sur leur santé.