, De tout temps la femme rurale est restée en dehors de la modernité et du progrès social. Cette situation est le résultat de nombreux facteurs endogènes qui ne lui ont pas permis de s'affermir et de participer au développement national. Sans rentrer dans les détails, nous citerons quelques aspects négatifs qui ont freiné la socialisation de la femme paysanne. En effet, les traditions, l'enclavement dans des régions déshéritées en plus de certains interdits dont les tabous qui sont ancrés depuis la nuit des temps, n'ont pas autorisé la femme agreste de sortir de son isolement. C'est, d'ailleurs, dans ce contexte que l'Institut national de la vulgarisation agricole (INVA) de Djelfa a organisé du 21 au 22 novembre 2010 à l'ITMAS un séminaire national ayant pour thème «La dynamisation des cellules femmes rurales» au profit de l'encadrement féminin du secteur de l'agriculture et du développement rural dont l'objectif principal intervient dans le cadre de l'amélioration des connaissances de l'encadrement féminin en mettant a sa disposition des méthodes d'animation ainsi que les différentes techniques d'approche de la communication considérée comme étant un outil de travail essentiel en milieu rural. Par ailleurs, dans un souci de mieux appréhender une méthodologie de conception de miniprojets de développement intégrés qui vont, à coup sûr, permettre à l'encadrement féminin d'acquérir les notions indispensables qui visent à un encadrement de qualité tous azimuts tout en créant un réseau actif indispensable à la femme rurale qui, dans la vie de tous les jours, est confrontées à de moult problèmes qu'ils soient d'ordre familial, traditionnel et/ou administratifs. Il est reconnu de notoriété publique que la femme dans toute sa composante est par définition l'ossature de la cellule familiale et c'est elle qui s'occupe de l'éducation des enfants, l'entretien de la maison, tout en participant à d'autres activités manuelles telles que traire les vaches, donner à manger au bétail etc. Il serait fastidieux de faire un inventaire exhaustif des différentes tâches de la femme rurale compte tenu que la vie en milieu rural implique une présence quasi permanente et des efforts inhumains pour arriver à l'objectif escompté. Les différents orateurs, qui se sont relayés à la tribune, n'ont pas manqué de mettre l'accent sur la nécessité de promouvoir et de valoriser l'élément féminin tout le socialisant dans les zones enclavées. Il a été aussi débattu la problématique de la protection et de la revalorisation du terroir qui, faut-il le rappeler, représente tout un pan de notre culture nationale. Comment, donc, arriver à concilier le producteur et le consommateur ? La femme rurale est le plus souvent confrontée au manque d'écoulement de ses produits et si ce n'est pas le transport, c'est le manque de communication qui vient se greffer à d'autres complications d'ordre administratif étant donné que les responsables locaux ne portent aucune considération en direction de la femme rurale qui reste, ainsi, isolée et sans aucun soutien approprié. Revaloriser le terroir régional et national exige un travail de fond car il demande énormément d'efforts et de connaissance qui va souscrire un inventaire immatériel sur l'ensemble du territoire national afin de le mettre en valeur et le faire connaître à un large public. Cette action doit fondamentalement incomber à la femme car elle est la gardienne de notre patrimoine ancestral du fait quelle préserve jalousement les secrets et peut, ainsi, les transmettre aux générations futures. En outre, si la mémoire d'un peuple se définit par son histoire et son patrimoine national le terroir est aussi un moyen culturel et social qui renforce les fondements de notre nation. A rappeler que, durant ce séminaire, les organisateurs ont programmé durant le deuxième jour des travaux d'ateliers dont les thèmes sont les suivants : 1) - les contraintes liées à l'intégration des femmes rurales dans l'élaboration et la réalisation de projet de développement intégré, atelier, 2) - dynamisation des cellules femmes rurales 3) - identification et valorisation des produits du terroir. Lors de notre présence dans les différents ateliers, nous avons remarqué un engouement certain des participantes qui n'ont pas manqué de mettre en relief les différents blocages qui entravent l'évolution de la femme rural. Les intervenantes ont recensé les obstacles tels que la non-revalorisation des efforts de la femme rurale, l'absence de sensibilisation, travail non rémunéré, la bureaucratie, pas de financement des projets etc.… S'agissant des recommandations, l'accent a été mis sur la formation et la sensibilisation des dirigeants, décideurs et l'encadrement, allongement des délais de remboursement sans intérêt, intégration de la femme rurale au sein des CARC, facilitation. Sur un autre volet, les séminaristes n'ont pas manqué d'exiger de soutenir les cellules de la femme rurale tout en créant un réseau social de vulgarisation et d'échanger les expériences en invitant l'INVA (Institut national de vulgarisation agricole) d'assurer l'accompagnement et la coordination des différentes cellules de la femme rurale. Nous pouvons affirmer que, depuis la nuit des temps, l'Algérie recèle un savoir-faire traditionnel unique en son genre et c'est, justement, le but de ce regroupement qui consiste à faire revivre les traditions immémoriales et avec son origine qui est le terroir pour qu'il ne disparaisse pas un jour. La centaine de participantes, qui représente les 48 wilayates, sont des cadres des directions des services agricoles et des eaux et forêts, qui se sont impliquées corps et âme lors de ce séminaire avec un seul objectif : donner les moyens matériels et humains à la femme rurale afin qu'elle soit plus dynamique plus productive. Ce qui est regrettable est que beaucoup de femmes n'ont pas eu le privilège de venir avec la voiture de service au même titre que leurs collègues et elles n'ont pas hésité à payer le taxi de leurs poches sans être remboursées au préalable.