Ce n'est pas rien, cela se joue à coup de millions, de plusieurs millions ? Pauvre football qui devient ainsi la cible des affaires et pas des moindres. Une affaire montée à la vielle de la désignation (le 2 décembre à Zurich) des pays hôtes pour les Mondiaux 2018 et 2022. Drôle de membres qui ont réussi à se faire élire au cœur de la FIFA que pour ça ! Ils rodent là ou l'argent est possible mais jamais où l'intelligence du développement sportif rode. Pour ne pas se faire remarquer par «l'arbitre central», ils créent des boites postales de sociétés qui figurent d'ailleurs sur le document. Ils ne sont pas seuls puisque un membre très connu du Comité olympique international est aussi intéressé par cette folle course qui fait réagir la chaîne de télévision BBC qui a diffusé, lundi, un sacré reportage dont une partie a été réservée aux affaires de corruption de la FIFA. Décidément, le football est atteint du virus de la corruption. Il met en défi les gestionnaires des différentes institutions économiques mondiales. Ce même média révèle l'existence d'une «liste sur laquelle figurent les noms de membres de la FIFA ayant reçu des versements de plusieurs millions». Faut-il rappeler à cette occasion, le premier coup dur encaissé par l'instance mondial du football où des journalistes britanniques avaient mis en cause plusieurs responsables africains, dont Amos Adamu, le président nigérian de l'Union des fédérations ouest-africaines de football (Ufao). Pour arriver à cette conclusion, l'intelligence des médias veut que des reporters infiltrent le réseau et se sont fait passés pour des lobbyistes travaillant pour un consortium d'entreprises américaines qui cherchait à s'assurer que les Etats-Unis seraient retenus pour 2018. Ce jour là, «les reporters avaient affirmé avoir rencontré Amos Adamu à deux reprises. La première fois, à Londres, les faux lobbyistes auraient expliqué leur intention de financer des projets dans le football nigérian en échange d'un vote». Adamu voulait, selon les reporters, faire construire, comme par hasard, quatre terrains de football artificiels pour le coût de 800 000 dollars (570 000 euros). A la question de savoir si l'argent devait être remis à la Fédération nigériane de football ou à lui directement, Amos Adamu répond, «directement, directement», lors de cet entretien filmé en caméra cachée. «Est-ce que cela vous aidera à prendre une décision en faveur des Etats-Unis ?», demandent ensuite les faux lobbyistes. «Evidemment», répond Adamu. Cela aura-t-il un effet ? «Bien sûr que cela aura un effet. Parce que certainement que si vous investissez, cela veut dire que vous voulez aussi le vote.» Ce n'est pas fini puisque des prolongations ont été accordées pour permettre à ce petit groupe de poursuivre leur opération mais cette fois-ci, au Caire, là où le chef du groupe en l'occurrence, Amos Adamu aurait assuré que son vote en faveur des Etats-Unis était «garanti». Interrogé par les journalistes britanniques à la veille de la publication de leur enquête, Adamu a affirmé qu'il ne discutait affaire que pour l'après Coupe du monde, et que son vote «n'était pas à vendre». Et voilà que le match retour semble se jouer dans les couloirs de la FIFA sous le regard du juge de touche de cette institution qui se voit ainsi battu par un score lourd et dont il ne dispose malheureusement pas de joueurs qualifiés pour sauver les buts. Que va faire le président de la FIFA ? La question ne se pose plus. Il est battu et il ne peut rien faire pour rejouer le match.