En marge de la rencontre, les deux hommes ont animé une conférence de presse dans laquelle plusieurs sujets ont été abordés. Le SG du FLN qui s'est penché sur la densité des relations algéro-françaises, a relevé une forte baisse des investissements français en Algérie, contrairement aux espérances. Le chef de file du FLN a aussi indiqué qu'en matière de délivrance de visa et de circulation des personnes entre les deux pays, l'objectif escompté n'est pas encore atteint. Le SG du FLN a, toutefois, estimé que les relations entre les deux pays devraient passer d'une simple relation de commerce à un travail de partenariat. Par ailleurs, M. Belkhadem s'est penché sur la question du devoir de mémoire et de la repentance de la France de ses crimes coloniaux. D'ailleurs, cette question a été l'une des questions abordées lors des discussions qu'avaient eues les deux chefs politiques. Pour Belkhadem, il faut régler définitivement cette question pour pouvoir intensifier les relations de dimension économique et politique entre les deux pays. «C'est un acte criminel qu'il faut punir» a tonné Belkhadem, en ajoutant que la construction entre les deux pays est basée sur la reconnaissance de la France pour ses actes. Interrogé par un journaliste français sur la position de l'Algérie par rapport aux otages français détenus par l'Aqmi dans le Sahel, le SG du FLN a réitéré, une fois de plus, que l'Algérie refuse et a toujours refusé le payement des rançons aux terroristes quelle que soit la nationalité de l'otage. «Le fait de payer les rançons, c'est une manière de financer le terrorisme» a martelé Belkhadem. François Hollande : je souhaite que le crime colonial soit puni De son côté, l'ex-SG du Parti socialiste français, François Hollande, dont la dernière visite en Algérie remonte à 2006, s'est exprimé sur un bon nombre de sujets. Il a exprimé sa position sur le dossier du colonialisme français en Algérie. Sur ce point, il dira que le crime colonial en Algérie doit être puni et la France doit s'excuser auprès du peuple algérien. «La France doit accomplir le devoir de reconnaissance de ses crimes sans craindre quoi que se soit» a-t-il affirmé. Le député au sein du parlement français a indiqué, dans un autre sens, qu'il espère que des mécanismes de rapprochement entre les deux pays à savoir l'Algérie et la France soient mis en place. Pour cela, il a dévoilé son souhait d'une coopération entre les deux pays et même entre les pays de toute la Méditerranée. Interrogé si sa visite ne s'inscrit pas dans le cadre d'une campagne électorale pour la présidentielle française en 2012, M. Hollande a répondu en toute simplicité que si c'était vraiment cela son objectif, il l'aurait fait en France puisque c'est les Français qui ont le droit de voter pas les Algériens. «Je suis venu en Algérie en tant qu'ami de ce pays mais aussi pour intensifier les relations entre les deux pays avant même 2012» a-t-il poursuivi. Sur la question du Sahara Occidental, l'ex-SG du PS a dénoté que cette question a affecté indirectement les relations entre Alger et Paris. Pour ce qui est de sa position officielle sur cette question, l'invité du FLN a souligné que le Conseil de sécurité de l'ONU est seul habilité à résoudre ce problème. Le même constat a été fait pour la question du Proche-Orient et la question palestinienne.