Plusieurs personnes arrêtées et 15 autres blessées, dont 4 gendarmes, tel est le premier bilan des violentes émeutes qui ont secoué la paisible localité de Guelma. Tout a commencé jeudi dans la matinée lorsque des bulldozers, des tracteurs et des semi-remorques, affectés par la wilaya, sont arrivés tôt au douar pour l'éradication du bidonville qui se trouve sur les lieux. Ces familles refusent, en fait, de retourner dans leur village d'origine, arguant la situation de leurs logements précaires et d'autres sans abri. Les échauffourées ont éclaté jeudi dernier à 7 heures du matin lorsque le maire leur a signifié de quitter les lieux, en exécution du dernier ultimatum lancé par le wali. Les habitants du douar Ouled H'rid ne voulant pas quitter les lieux sont sortis pour manifester leur colère. Ils ont bloqué la circulation pendant des heures. Après avoir saccagé les camions et les bulldozers, après ils se sont dirigés vers la ville de Guelma, ils ont été stoppés par les services de la police. À notre arrivée sur les lieux, les forces de sécurité avaient déjà investi la petite localité. Des semi-remorques ont été mobilisés pour déplacer les familles occupant le bidonville. Les brigades antiémeutes de la Gendarmerie nationale se sont dirigées vers les lieux où les citoyens en colère les ont accueillis avec des pierres et des barres de fer. Vers 12h, les bombes lacrymogènes ont été lancées pour disperser les manifestants. Les youyous des femmes et les cris de Allah Akbar des jeunes manifestants fusaient de partout. Les habitants du douar crient à qui voulait les entendre qu'ils ne retourneront jamais dans leur village d'origine. Devant le déploiement des forces de sécurité, les manifestants se sont dirigés vers le siège de l'APC qu'ils ont saccagé. La tension monte d'un cran. Les forces de sécurité se sont vus obligés de se redéployer dans tout la ville de Guelma, bloquant ainsi toutes les issues. Ce n'est qu'aux environs de minuit que le calme est revenu. Profitant de cette accalmie, les forces de sécurité ont obligé les familles restées au niveau du site à éradiquer à prendre leurs affaires pour quitter les lieux et rejoindre la ville. Avec les évènements du douar de Ouled H'rid entre la commune de Guelma-Ville et celle de Bendjarrah, il faut dire que c'est toute la problématique de l'exode qui reste posée. Quelle que soit la cause, économique ou sécuritaire, la ville fascine toujours le monde rural, et ce n'est pas demain la veille qu'on assistera au flux inverse.