De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali La localité côtière d'El Ançor (wilaya d'Oran a été le théâtre, hier, de violents affrontements entre les habitants et les éléments de la Gendarmerie nationale. Selon des témoins oculaires, ces affrontements ont fait une trentaine de blessés, dont un parmi les gendarmes. Des informations, qu'il a été impossible de confirmer auprès du groupement de la Gendarmerie nationale, indiquent que de nombreuses arrestations ont été opérées dès le commencement des émeutes, aux environs de 11 h. A l'origine de ces émeutes qui ont ébranlé la paisible localité de 2 500 âmes, située à une trentaine de kilomètres à l'ouest d'Oran, le mouvement de protestation engagé depuis samedi dernier par les habitants d'El Ançor pour dénoncer la pollution générée par les quatre carrières d'agrégats se trouvant à proximité. Selon les protestataires, cette situation qui dure depuis de longues années «met en péril la santé de la population. Plusieurs personnes souffrent désormais d'affections respiratoires.» Pour que le mouvement soit sérieusement pris en compte (ces habitants se battent contre les carrières depuis 2003), les protestataires ont dressé des tentes à même l'asphalte et bloqué la route, obligeant les automobilistes à faire un détour par les Andalouses mais, par-dessus tout, perturbant sérieusement le fonctionnement des carrières dont, signale-t-on par ailleurs, deux sont gérées par des ressortissants turcs. Voyant que les contestataires n'étaient pas près d'arrêter ce mouvement qui dure depuis trois jours, les éléments de la Gendarmerie nationale ont décidé de les disperser par la force. «Les protestataires ont résisté à la charge et usé de tout ce qui leur tombait sous la main pour repousser les gendarmes», indique-t-on de source crédible. Ce qui a engendré de longs et violents affrontements entre les deux parties. Tard dans l'après-midi, aucune information officielle n'a été communiquée sur le nombre des blessés et des arrestations.