Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, Aziz El-Affani, directeur de la police judiciaire à la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a rappelé que la garde à vue est gérée par le code des procédures pénales, les conditions de dignité humaine y sont réunies et les droits de la personne gardée à vue sont définis ; le procureur de la République est informé de toutes les mesures prises dans le cadre de la garde à vue. Tout dépassement est sanctionné même s'il n'y a pas de dépôt de plainte par la personne concernée, souligne M. El-Affani. Il a décrit les circonstances qui ont conduit, le 16 décembre 2010, une patrouille mobile à interpeller un citoyen à Constantine qui s'est suicidé dans les locaux de la police où il avait été placé en garde à vue. Des usagers de la route, rappelle M. El-Affani, ont signalé aux policiers la présence d'agresseurs, une patrouille mobile a été dépêchée sur les lieux, elle a interpellé un citoyen qui était menaçant et en état d'ébriété. Ce citoyen a été laissé sans surveillance durant sa garde à vue. Une information judiciaire a été ouverte, ajoute-t-il. Pour l'enquête administrative, souligne M. El-Affani, il s'agit d'une négligence grave et les auteurs seront sanctionnés. Le directeur de la PJ à la DGSN a évoqué également le problème de la lutte contre la corruption. Il rappelle que l'Algérie a ratifié la convention des Nations unies sur la corruption et il y a eu la loi 01/06 qui contient, fait-il observer, 25 infractions liées à la corruption. En 2010, fait-il savoir, la DGSN a traité 212 affaires liées à cette loi dont 46 affaires impliquant des agents publics nationaux ou étrangers. En 2009, ce nombre a été de 333 affaires dont 62 concernant des agents publics nationaux ou étrangers. Il souligne que la DGSN a des enquêteurs spécialisés qui disposent des moyens et outils en matière d'identification criminelle. S'agissant de la corruption au sein de la police, il y a eu, dit-il, 5 ou 6 affaires qui ont été traitées et les personnes incriminées présentées à la justice. M. El-Affani précise que sur les trois formes de criminalité (ordinaire, organisée, terrorisme), la criminalité ordinaire recouvre 97% de l'activité et la criminalité organisée 2,4%. A propos des atteintes aux personnes, il souligne la résolution de 90% des affaires ; le problème, poursuit-il, est dans les atteintes aux biens. M. El-Affani fait savoir que le programme de télésurveillance est en cours de mise en œuvre pour renforcer les capacités de prévention et de lutte contre la criminalité.