Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, Djamel Bouzertini, directeur général du CREJJ (Centre de recherche et d'études juridiques et judiciaires), a fait ressortir les progrès réalisés depuis 1999 par le secteur de la justice en Algérie. Ainsi, a-t-il fait savoir, 171 textes ont été révisés en dix ans, dont 46 à caractère législatif, ce qui donne 4 lois par an. Il fait remarquer également que le nombre de magistrats qui était de 2 500 en 1999, est passé en 2010 à 4 500. Sur ces 4 500 magistrats, 1 100 ont bénéficié d'une formation spécialisée dans le droit des affaires, la cybercriminalité, le droit des banques… Il insiste particulièrement sur une nouveauté apportée par le Code civil et administratif : la médiation. «C'est une avancée magnifique», dit-il. Il y a un projet d'introduire la médiation dans les affaires du pénal. S'agissant de l'exécution des décisions de justice, le taux qui était de 44% est maintenant, en 2010, de 99%. Les carences dans l'exécution des décisions de justice sont traitées au cas par cas, ajoute-t-il. Les délais de procédure sont, fait-il observer, de moins de trois mois pour le pénal et moins de six mois pour le civil. Quant à la détention préventive, dont la durée serait excessive selon certains, M. Bouzertini rappelle que sa durée est légale et limitée dans le temps. La détention préventive représente 11% de la population carcérale, précise-t-il. Les conditions carcérales se sont améliorées, affirme-t-il et il en donne pour preuve les taux de réussite aux examens du baccalauréat et du brevet. Il rappelle qu'il existe une autorisation de semi-liberté qui permet aux détenus de sortir travailler à l'extérieur et revenir en cellule le soir. Dans le même sens, il fait remarquer que 890 peines de travaux d'intérêt général ont été prononcées, ce qui permet d'éviter la prison à la personne concernée.. A propos de l'erreur judiciaire, M. Bouzertini fait savoir qu'il existe une institution à la Cour suprême qui permet d'indemniser les personnes qui en sont victimes. Concernant la moralisation de la profession, allusion à la corruption, il y a le statut du magistrat et le code de déontologie qui régissent le comportement des magistrats.