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Amazigh kateb sort un album solo pour le 17 octobre
Après son divorce consommé avec Gnawa
Publié dans Le Maghreb le 10 - 10 - 2009


Amazigh Kateb, le fils de son père, l'écrivain iconoclaste et insoumis, Kateb Yacine sortira un nouvel opus le 17 octobre prochain à Paris. Cette date il y tient puisque ça rappelle les massacres de la police de Papon sur des algériens jetés à la Seine. Après la dissolution de son groupe Gnawa diffusion, Amazigh Kateb est en train de cuisiner tout seul sa musique mais avec une nouveauté cette fois-ci, celle de travailler pour la première fois sur les textes de son père. Le chanteur avoue que c'était une entreprise difficile, puisqu'il lui a fallu vingt années pour se décider à " charcuter, à violenter quelques poèmes de l'écrivain, pour en prendre ce dont il avait besoin " dira -il. Ce triste anniversaire est rappelé par la voix et le verbe de Kateb Amazigh dans un nouvel album. Après une longue absence, Amazigh Kateb, le chanteur gnawi, parcourt les scènes de France avec, dans son goumbri, ses anciennes chansons, mais aussi du neuf. En tournée depuis mai dernier, Amazigh Kateb s'est produit le 20 août dernier en cours au festival Rio Loco de Toulouse, avec pour thème cette année le Maghreb central. Notre star de la musique gnawie y a rencontré plusieurs autres figures de proue de la chanson maghrébine, dont Hasna El-Becharia, Idir, Najat Aatabou, Biyouna, Djamel Laroussi, Belkacem Bouteldja et tant d'autres. Le sulfureux ex-leader du groupe "Gnawa Diffusion", après sa séparation avec la formation la plus glamour de la planète sud, Amazigh a passé une année à traîner la savate un peu partout, histoire de changer d'air (de musique), de faire des rencontres, batifoler entre l'Afrique, l'Europe et l'Amérique latine pour en récolter le pollen de ses chansons. Voilà qu'il revient aujourd'hui avec un nouvel album : Bush méte (Bush est mort), son tout dernier titre, autoproduit cette fois et téléchargeable gratuitement sur son site Internet. Une chanson célébrant la fin d'un prédateur et la naissance, pour ainsi dire, d'un nouvel Amazigh. Mais la "mort" de Bush n'est qu'un prologue à un nouvel album solo dont la sortie est prévue pour le 17 octobre prochain. Quelques extraits de ce travail ont été entendu à Alger à l'occasion du grand rendez-vous du Panaf où le chanteur était invité à animer entre autres la soirée d'ouverture et quelques concerts ici et là et notamment à Tizi Ouzou. Il était très content d'ailleurs Amazigh Kateb de devoir chanter pour la première fois dans cette ville frondeuse avec laquelle il entretient un rapport comme de paternité qui est celui de la révolte. Selon Amazigh Kateb, ce nouvel opus parle d'Algérie et d'amour. " Il y a deux chansons raï mais avec des paroles de mon cru. Il y a deux textes de mon père mis en musique, " Bonjour " et " Africain " tirés de L'œuvre en fragments des chansons sur l'Afrique, sur le tiers-monde, sur la Palestine. L'album contient douze titres. Amazigh Kateb qui est devenu depuis une année cet électron libre du champ lyrique a travaillé durant plus de 14 ans aux côtés des membres de Gnawa diffusion, explorant ainsi les richesses musicales de l'Afrique du Nord et proposant des textes aussi bien en arabe, en français qu'en anglais. Au tableau de " l'état civil ", il avait 14 ans d'âge, mais seulement dix années de carrière discographique. Un parcours rythmé par des centaines de concerts dans les arènes du monde, pas moins de trois disques en studio, un album live en Algérie et quelque 500 concerts. Dans son répertoire, l'ex-groupe franco-algérois oscille entre chants traditionnels, sentimentaux, militants et festifs. Avec une satire subtilement dosée, et un humour corrosif, Gnawa diffusion vilipende sans ambages les maux de ce monde, et ceux qui les instrumentalisent Lorsque la musique du Maghreb fusionne avec les sonorités africaines, le rock, le reggae ou le rap, il en ressort un métissage musical tout à fait Libre. L'ex-Gnawa diffusion brise les chaînes du communautarisme pour tendre vers l'union universaliste des cultures, à travers la musique et la danse. Amazigh Kateb disait que le concept même de son ex-groupe viendrait d'un non concept. " Au départ, nous nous étions dit : nous allons faire de la fusion. Nous mélangions alors les styles et les influences des différents musiciens. Mais cela ressemblait plus à du collage, il en ressortait une espèce de patchwork. Même s'il y avait des choses intéressantes, il n'y avait pas de lignes directrices et cela finissait par ne plus nous ressembler. Le concept d'aujourd'hui est né de l'abandon de ce premier concept. Plutôt que de parler de métissage, nous avons préféré le faire, le vivre ; faire en sorte que les gens le perçoivent, l'intègrent. Ce qui a donné naissance au groupe, celui qu'on connaît maintenant, c'est le fait de s'être fédéré autour de thèmes plus centraux, plus directifs, tant au niveau des textes que des mélodies. Apprivoiser une façon de travailler peut-être plus classique, nous a aidés à cristalliser nos différentes influences ". Connu pour ses penchants sans égal pour le Sud algérien, Amazigh Kateb avoue que c'est là dans cet oasis féerique de Timimoun qu'il a découvert la négritude de l'Algérie, la négritude du Maghreb, et donc l'africanité de l'Algérie et l'africanité du Maghreb. " J'ai découvert que ma culture était beaucoup plus large que celle que je voyais à la télévision. Qu'elle était beaucoup plus accessible, et beaucoup plus populaire que ce que l'on essayait de me faire croire " avoue-t-il, encore, ajoutant que la découverte de la musique du sud de l'Algérie, "m'a réconcilié avec toutes les autres musiques de mon pays. Car, j'avais un problème, à la fois identitaire et historique par rapport aux musiques qui se jouaient au nord ". Rebouh H

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