Quarante salles de cinéma sur les 300 qui avaient été cédées aux Assemblées populaires communales (APC), ont été récupérées par le ministère de la Culture en vue de leur réhabilitation, a annoncé M. Nouredine Othmani, conseiller au ministère de la Culture, dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction. La demande sera réitérée, ajoute-t-il. Un article de la nouvelle loi sur le cinéma va permettre, dit-il, d'accélérer cette récupération. Une grande opération auprès du ministère des Finances est menée pour engager la réhabilitation de ces salles, fait-il savoir. Il précise qu'une fois réhabilitées, ces salles seront données en gestion - sur la base d'un cahier des charges qui définit les conditions d'exercice de cette activité - à des coopératives de jeunes, qui auront suivi une formation dans ce but. Il fait remarquer que les APC ont beaucoup à gagner dans cette opération : des infrastructures seront valorisées, des emplois seront créés dans la commune, la population pourra voir des films et l'APC percevra une taxe liée à cette activité. Pour les zones à faible densité de population, il y a, dit-il, les ciné-bus dont le parc sera renforcé. Ailleurs, des salles seront réalisées par le privé comme c'est le cas au centre commercial de Bab Ezzouar où un investisseur privé va ouvrir des salles de cinéma. Pour M. Othmani, sans un réseau de salles de cinéma, il ne sert à rien de faire des films qui ne seront pas vus par le public. Or, fait-il remarquer, la majorité des salles sont aujourd'hui fermées. M. Othmani fait constater qu'au plus haut niveau, il y a un intérêt pour la culture et pour le cinéma. Ainsi, annonce-t-il, le plan quinquennal prévoit la création de studios de tournage et d'un bunker pour les archives cinématographiques. Le ministère de la Culture compte récupérer, dit-il, le laboratoire de développement de films en 35 mm de l'ex-Entreprise nationale de production audiovisuelle (ENPA), ce qui permettra, souligne-t-il, d'épargner les sommes en devises consacrées à la post production faite à l'étranger. Il estime que la dissolution, intervenue en décembre 1997, du Centre algérien de l'industrie du cinéma (CAIC) et de l'ENPA (en même temps que l'Agence nationale des actualités filmées, ANAF), était une erreur. Le privé n'a pas pris leur place, constate-t-il.