Donné pour mort, il y a quelques jours, par différents médias nationaux et étrangers, alors qu'il était toujours en vie dans une des salles de réanimation du Centre des grands brûlés de l'unité hospitalière du CHU de Annaba Ibn Sina, Boutarfif Mohsen, âgé de 27 ans, a rendu l'âme hier à 11h20. Il s'était immolé par le feu le 15 janvier 2011 devant le siège de la commune de Boukhadra, dans la daïra de Ouenza, wilaya de Tébessa. Avant de mettre le feu à son corps imbibé d'essence, Boutarfif avait tenté de poser son problème de chômeur au président de l'Assemblée populaire communale qui aurait refusé de le recevoir en le rabrouant.«Brûlures au 3e degré» avaient diagnostiqué les praticiens en poste au niveau du Centre des grands brûlés (CGB) après avoir ausculté le jeune homme Boutarfif évacué dans un état très critique. Selon ses proches qui s'étaient présentés hier à l'hôpital Ibn Sina pour prendre en charge la dépouille, Boutarfif avait voulu, quelques minutes avant de se donner la mort par le feu, sensibiliser le P/APC de sa commune sur la nécessité de le recruter dans le cadre d'un des programmes mis en place par l'Etat au profit des jeunes chômeurs. Le geste de désespoir de Boutarfif a été aussitôt suivi par la décision du wali de Tébessa dedissoudre l'Assemblée populaire com-munale de Boukhadra. Une enquête judiciaire a été diligentée pour situer les responsabilités dans cet acte que beaucoup ont assimilé à l'incitation d'un jeune au suicide.