Djamel Ould Abbès, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, répondant jeudi aux questions orales des membres du Conseil de la Nation, a indiqué que «34 ressortissants algériens issus de 14 familles résidant à Ghaza seront rapatriés incessamment en Algérie». Le ministre a également précisé que « les démarches du rapatriement de ces citoyens sont en bonne voie et qu'il ne subsiste encore que l'autorisation des autorités égyptiennes, pour permettre à ces ressortissants de transiter par ce pays ». Ould Abbès a rappelé que « la majorité de ces concitoyens sont issus de mariages mixtes entre des Algériennes et des Palestiniens qui résidaient auparavant en Algérie ». A ce titre, il a cité l'exemple d'une mère de six enfants, originaire de Barika, dans la wilaya de Batna, qui a été rapatriée, suite au décès de son mari lors des bombardements israéliens dans la bande de Ghaza. Par ailleurs, et au registre des actions de solidarité avec les populations palestiniennes de ce territoire, le représentant du gouvernement a rappelé que le président de la République a pris la décision d'établir un pont aérien pour acheminer des aides humanitaires dès le début de l'agression israélienne. Au total, a souligné le ministre, « six avions cargos contenant 121 tonnes de denrées alimentaires, 20 tonnes de médicaments et 2.000 poches de sang ont atterri à l'aéroport d'El-Arich en Egypte ». Sur le terrain, l'opération de rapatriement des ressortissants algériens établis à Ghaza a été entamée mercredi dernier en direction du terminal de Rafah, la ville frontalière avec l'Egypte. Présent au terminal de Rafah, le Consul d'Algérie a souligné que «les efforts se poursuivent pour l'évacuation des autres familles algériennes résidant dans la bande de Ghaza et que les autorités égyptiennes ont été contactées et informées de la liste des noms de ces familles». Pour mieux faciliter cette opération, les responsables du consulat ont pris toutes les dispositions nécessaires tels l'établissement des passeports et les visas pour les enfants, avant de les transférer au Caire d'où elles regagneront Alger. Approchée par l'APS, l'une des rescapées, Kheira Mebarki, a déclaré : « j'ai l'impression de rêver, je n'ai jamais assisté à une situation aussi dramatique dans la bande de Ghaza depuis mon arrivée en 1996 ». Pour sa part, Fatima Rahmani, demeurant à Ghaza depuis 8 ans, a déclaré que « pour elle, les journées étaient interminables depuis le début de l'agression israélienne contre Ghaza, avec des nuits sans sommeil dans des maisons ébranlées nuit et jour par les bruits de bombes et de déflagrations ». Elle a souligné que « l'agression israélienne a intensifié ses raids sur la frontière de la ville palestinienne de Rafah, détruisant tous signes de vie ». Avec, à ses côtés, ses cinq enfants visiblement encore sous le choc, Fatima a confié que « devant cette destruction et cette désolation, je n'avais d'autres moyens que de prier toute la nuit ». Sur la situation qui prévaut au sein de la population de Ghaza, elle dit que « la plupart des femmes de la ville palestinienne de Rafah ont, depuis le début de l'agression, peur de quitter leurs maisons. J'ai interdit à mes enfants de sortir bien que la mort soit partout». Et de poursuivre: «l'agression israélienne a changé la vie des Palestiniens de Ghaza et notamment les enfants qui ont vu leur innocence confisquée et leurs écoles détruites n'ayant pour seul cadre de vie que le bruit des bombes, le sifflement des balles et le survol incessant des avions bombardiers et leurs discussions ne portent désormais que sur les différentes armes utilisées».