Le programme de lutte et de prévention contre la grippe saisonnière, chapeauté par le Groupe régional d'observation de la grippe (GROG), traîne à Oran. L'élargissement du champ d'action de ce réseau de surveillance, implanté à Alger, Tipaza, Blida et Boumerdès, pour cette première saison à la wilaya d'Oran, connaît un début difficile sur le terrain en raison, d'un côté, des retards conséquents dans l'acheminement des prélèvements et, de l'autre, le scepticisme du personnel médical. Le GROG avait entamé au début de l'année une campagne destinée à la sensibilisation du personnel médical pour le renforcement du réseau de surveillance avec une centaine de médecins volontaires des secteurs public et privé. Ces médecins sentinelles ont été chargés d'effectuer, en cas de suspicion, des prélèvements des sécrétions des malades dans le but de détecter précocement une situation épidémique. Un test rapide qui permet d'obtenir les résultats en une dizaine de minutes au chevet des malades a été introduit par les responsables de ce réseau de surveillance. Outre une réduction du temps d'identification de la pathologie, le test rapide évite les ordonnances onéreuses d'antibiotiques et la contrainte du transport des prélèvements des différentes régions vers le laboratoire central. Cependant, l'acheminement des prélèvements accuse un retard conséquent à Oran. Et pourtant, la saison 2008/2009, chapeautée cette année par l'Institut national de santé publique (INSP) et l'IPA, avec le soutien de la division vaccin de Sanofi Aventis, avait été lancée dès le 1er octobre dernier. Ces atermoiements se sont répercutés sur le programme à Oran. Le GROG ne dispose pas actuellement de données fiables et précises nécessaires pour mettre en place une stratégie de prévention contre la grippe saisonnière. L'autre entrave qui a surgi sur le terrain est le scepticisme du personnel médical, dont une majorité refuse d'être vaccinée. Le ministère de la Santé avait décidé, durant cette campagne, de faire vacciner l'ensemble du personnel de la santé en contact permanent avec les pathologies sous toutes leurs formes. «90% du personnel médical refuse d'être vacciné par le nouveau vaccin, pourtant délivré gratuitement par le ministère de la Santé», avoue ce médecin. Le vaccin contre la grippe est vendu à 474 dinars l'unité dans les officines. Cette année, 1,2 million de doses ont été prévues, dont 300.000 sont conditionnées en Algérie par l'Institut Pasteur d'Algérie dans le cadre d'un partenariat qui le lie avec Sanofi Pasteur, leader mondial dans le domaine. Ce partenariat a permis la validation de l'unité pharmaceutique de l'Institut Pasteur d'Algérie qui pourra, dans un proche avenir, passer à l'étape de la répartition stérile de vaccins aux normes internationales. Une fois l'unité de répartition stérile opérationnelle, le vaccin sera 30% moins cher.