L'un des mastodontes de l'industrie agroalimentaire de l'Algérie, à savoir le complexe ERIAD de Corso, ne fait plus la fierté des habitants de cette ville depuis le 21 mai 2003. En effet, la plus grande usine de fabrication de transformation de farine et semoule est bel et bien tombée en désuétude, la première fois avec le tremblement de terre de Boumerdès, un certain mercredi 21 mai 2003, et une deuxième fois avec le coup de grâce infligé par les décideurs publics avec l'avènement de l'opération de privatisation des entreprises du secteur étatique dans les années 2006. Récemment, les élus de l'APW de Boumerdès n'ont pas manqué de soulever le problème des gels des activités du complexe de Corso à la faveur de la première session de l'année 2009 consacrée aux travaux de discussion du Budget prévisionnel. S'exprimant sur le sujet, un membre de l'assemblée des élus de la wilaya a fait une remarque pertinente lors des débats sur les ressources fiscales de Boumerdès. «Comment peut-on tourner le dos à une activité génératrice de plusieurs millions de dinars de droits d'impôts alors que Boumerdès a un énorme besoin d'argent pour son développement socio-économique», a-t-il indiqué. Lâchée par sa tutelle, la direction de ce complexe a fini par abandonner toutes les démarches susceptibles de remettre sur pied la machine à produire comme avant, même le partenaire social, malgré sa bonne volonté de faire revivre de ses cendres le complexe, n'a pas abouti. Et, pourtant, selon les résultats de l'expertise confiée à un bureau d'études spécialisé dans le confortement des structures industrielles, il était permis d'entreprendre des travaux notamment sur cinq des 24 silos que compte le complexe ERIAD de Corso. Néanmoins, il semble qu'on ne voulait pas que le complexe reprenne du service sous l'égide d'une puissance publique. Cependant, même les tentatives de reprise des activités de l'usine par des entreprises privées nationales et étrangères n'ont pas été concrétisées, à l'instar de la société couscoussière du sud. Aujourd'hui, aucun repreneur n'a pointé du nez pour redonner espoir aux 800 travailleurs qui assuraient jadis une production de qualité et un salaire pour leur famille, sans compter les emplois indirects qui faisaient vivre des centaines d'autres ménages. Maintenant que la balle est dans le camp des pouvoirs publics, il ne reste qu'à espérer que les anciens moulins de Corso se réveillent.