Le complexe, les Moulins de Corso, le grand complexe agroalimentaire de l'Algérie, situé dans la wilaya de Boumerdès, n'est pas encore opérationnel. Les boulangers de la wilaya de Boumerdès ont tenu à dénoncer, hier, la fermeture des structures de l'Eriad, notamment du complexe meunier de Corso qui assurait régulièrement leurs approvisionnement : “Si l'Eriad de Corso est toujours opérationnel, nous ne serions pas dans cette situation”, a martelé un boulanger de Boudouaou qui a accusé certains transformateurs et distributeurs privés de la farine d'être à l'origine de l'absence de ce produit sur le marché. L'Etat régulateur représenté par les Eriad n'est plus puisque toutes les unités de cette entreprise ont été cédées au privé ou carrément fermées à l'exemple du complexe meunier de Corso”, a indiqué un autre commerçant. Les boulangers de la wilaya de Boumerdès et d'Alger notamment se rappellent que dans les moments de crise des approvisionnement, ce sont les unités Eriad qui intervenaient pour équilibrer le marché. “Maintenant le monopole est entre les mains des privés”, note avec amertume un autre boulanger de la ville de Boumerdès. En effet, deux années après sa fermeture, les Moulins de Corso, le plus grand complexe agroalimentaire de l'Algérie, situé dans la wilaya de Boumerdès, est toujours fermé. Ce complexe qui alimentait en semoule et en farine tous les boulangers du territoire national et qui disposait d'une fabrique de pâtes et d'une boulangerie a cessé ses activités il y a près de deux ans. Par ailleurs, plusieurs silos de stockage de la farine et de la semoule de ce complexe ont été cisaillés par le séisme du 21 mai 2003 mais n'ont jamais fait l'objet de réparation bien qu'un bureau d'études dirigé par le professeur Chleghoum a été désigné pour évaluer les dégâts. Les travaux de confortement confiés à l'entreprise publique hydrotechnique n'ont jamais connu de démarrage. Actuellement le complexe est gardé par 30 travailleurs payés aux frais du contribuable. Pour rappel cette infrastructure qui appartient à la Société de gestion de participation, SGP Cegro, et gérée par le groupe Eriad d'Algérie a été mise en exploitation en 1985. Le complexe s'étale sur une surface de plus de 147 000 m2 dont 17 600 entièrement couvertes alors que les magasins de stockage sont de l'ordre de 15 000 quintaux pour la farine et de 20 000 quintaux pour la semoule. Quant aux silos de stockage dits “silos stratégiques”, ils possèdent une capacité de 1 250 000 quintaux. Aucune issue n'a encore été trouvée pour relancer les activités de ce complexe qui employait plus de 800 travailleurs qu'on avait, pour rappel, licenciés dans des circonstances controversées et cela en application, dit-on, d'une résolution du CPE datant du 17 janvier 2006. Les activités de la filiale les Moulins devraient être cédées, à l'époque de M. Ahmed Ouyahia, à l'entreprise tunisienne La semoulerie du sud qui s'est engagée de réanimer les structures du complexe à l'arrêt avec maintien de l'effectif. Mais ce projet a été abandonné pour des raisons qu'on ne connaîtra jamais. Les travailleurs qui s'attendaient à la concrétisation de ce projet pourtant annoncé à grande pompe par le président de la SGP à notre confrère El Watan seront déçus par son annulation. Leur déception sera plus grande avec les promesses non tenues des différents responsables du groupe Eriad d'Algérie dont plusieurs avaient juré aux travailleurs que “les Moulins de Corso ne seront jamais fermés”. Il a fallu que le spectre de la pénurie de la semoule et de la farine refasse surface pour qu'on se rappelle du rôle et de l'importance de ce complexe. M. T.