Le bureau de la wilaya d'Oran de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH) a qualifié de tentative de « faire taire les voix qui dérangent » l'action en justice à laquelle fait l'objet la section CNES de l'USTO. «Cette action judiciaire visant MM. Mekaoui Mohamed et Chouicha Kaddour, également membres du bureau de wilaya de la LADDH, ne peut que traduire une volonté de faire taire les voix qui dérangent », a indiqué le bureau d'Oran de la LADDH, dans un communiqué qui vient d'être rendu public. La section CNES de l'Université des sciences et de la technologie d'Oran (USTO) vient, en effet, de faire l'objet d'une action en référé intentée auprès du Tribunal administratif d'Oran par le rectorat de ladite université. Le recteur de l'université de l'USTO a justifié sa plainte contre le CNES-USTO par le fait que cette section syndicale « exerce depuis deux années toutes sortes d'activités syndicales et a tenu des élections sans qu'elle n'ait aucune légitimité de la part de ses instances nationales (Conseil national du CNES). Le recteur de l'USTO conteste à la section CNES de l'USTO « son caractère légal en s'appuyant sur le P-V du conseil de discipline tenu en 2006 sur appel du Conseil national du CNES dans lequel il a été décidé du gel de trois sections CNES, dont celle de l'USTO », a-t-il dit. Mais, pour le Bureau de la LADDH, « cet argument avancé par le rectorat de l'USTO, pour motiver cette action en justice contre la section CNES, nous pousse plutôt à nous interroger sur les véritables motivations de cette démarche», lit-on dans le même communiqué. La Ligue algérienne des droits de l'Homme ne manque pas de rappeler, dans ce même ordre d'idées, qu'en 2006 déjà, « une action identique a été intentée par le recteur de l'université de Saâd Dahlab de Blida contre la section CNES locale à l'issue de laquelle, le Conseil d'Etat avait tranché en faveur de la coordinatrice de la section CNES en rejetant la requête du rectorat de geler la section, et en se déclarant « incompétent » vu que le problème est «syndico-syndical». Pour sa part, M.Chouicha Kaddour, coordinateur de la section CNES de l'USTO, n'a pas caché son étonnement face à cette action en justice, une démarche qui, a-t-il dit, « intervient deux années après les faits ». « Quelle est la raison qui a fait que le recteur de l'université de l'USTO se rappelle subitement que la section CNES-USTO a fait l'objet d'une décision de gel de la part d'un conseil de discipline du CNES qui s'est tenue il y a deux années ?», s'est-il demandé. Le même étonnement a été exprimé par le bureau de la wilaya d'Oran de la LADDH qui n'a pas manqué pour sa part de faire un lien direct entre cette «attaque» contre la section CNES et son combat contre «la fraude à l'université» et «l'impunité des auteurs», et ses demandes répétées à l'adresse du rectorat, mais aussi au ministère, pour l'ouverture d'une enquête transparente sur un présumé cas de fraude dans les examens de magister survenue à la faculté d'architecture de l'USTO, l'automne dernier.