La présentation des quatre lycéens du lycée Okba de Bab El-Oued devant le juge d'instruction près le tribunal de Baïnem, à Alger, a été de nouveau reportée, hier, pour aujourd'hui. C'est ce que nous a fait savoir un membre de l'association des parents d'élèves de cet établissement qui précise que ce report survient après deux autres en dépit du fait que les quatre accusés se sont présentés devant les instances judiciaires. Les quatre élèves du lycée ont été dans un premier temps exclus à vie sur décision du conseil de discipline du lycée après l'intervention du ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, qui en a fait l'annonce le 3 janvier dernier en marge d'un cours inaugural du second trimestre de l'année scolaire 2008/2009. Ce jour-là et après être revenu sur les griefs retenus contre les quatre lycéens, le ministre avait déclaré qu'ils seront traduits devant la justice conformément aux dispositions du code pénal pour avoir porté atteinte au drapeau national durant les vacances d'hiver alors qu'ils se trouvaient au sein de l'établissement pour des cours de soutien réservés pour les élèves de 3ème AS. M. Benbouzid avait qualifié ces actes comme étant une atteinte à un des symboles de la souveraineté nationale. Pour la genèse, ce sont des agents de l'établissement qui ont constaté l'offense après s'être aperçus que l'emblème national de l'établissement a été remplacé par un drapeau français. Le chef de l'établissement avait alerté les responsables de la direction de l'éducation de la wilaya d'Alger qui ont immédiatement pris attache avec le ministère de tutelle. L'association des parents d'élèves du lycée Okba a, pour sa part, tenu une réunion et adressé à la presse un communiqué à travers lequel elle apporte plusieurs précisions sur ce que ses membres qualifient de « fâcheux événement commis par ces élèves ». Ils estiment que la dimension donnée à cet acte relève beaucoup plus « d'un matraquage médiatique jusqu'à en faire une affaire d'emblème national ». Tout en déplorant et dénonçant l'ampleur donnée à cette affaire, ils estiment que les déclarations rapportées par la presse sont « erronées et ont servi de catalyseur et n'ont fait qu'aggraver la sanction ». Ils estiment par ailleurs que « la mesure extrême prise à l'encontre de ces élèves est démesurée par rapport à la réalité de l'acte ». Et de donner leur version en précisant qu'il s'agit « de 5 élèves de classe de terminale et non de 4 et qu'aucun drapeau français n'a été hissé devant l'établissement, ni encore moins dans la cour ». Par ailleurs, les parents d'élèves précisent que les faits ont eu lieu avant les vacances scolaires contrairement à ce qu'avait déclaré le ministre. Enfin, l'association des parents d'élèves « exhorte les autorités concernées à réexaminer leur cas et atténuer ces sanctions en tenant compte des regrets et excuses avancés par ces enfants, qui n'ont pas mesuré la portée de leur acte ».