Le procureur de la République près le tribunal de Hammamet (Alger) a auditionné hier les cinq élèves du lycée Okba, à Bab El Oued, accusés par leur direction d'avoir porté atteinte à l'emblème national. A l'heure où nous mettons sous presse, aucune information n'a infiltré sur cette audition. Cette «affaire» n'a pas manqué de faire réagir l'association des parents d'élèves du lycée. «Compte tenu de la dimension accordée par les médias au fâcheux incident commis par les élèves du lycée Okba de Bab El Oued, nous venons déplorer et dénoncer vigoureusement le matraquage médiatique accordé à cet événement jusqu'à en faire l'affaire de l'emblème national», écrit l'association dans un communiqué rendu public. Les représentants des parents soulignent dans leur communiqué que «les différentes déclarations relevées à travers certains quotidiens, se basant sur des faits erronés ont servi de catalyseur et n'ont fait qu'aggraver la sanction que nous estimons démesurée par rapport à la réalité de l'acte». Pour remettre les faits dans leur contexte, l'association précise que les mis en cause sont au nombre de cinq lycéens, tous de la terminale. Précision de taille : «Aucun drapeau français n'a été hissé devant l'établissement, encore moins dans la cour !», écrit-on. Selon le vice-président de l'association, Mustapha Taliouine, le «fâcheux incident» s'est produit en classe. Il s'explique : «La nouvelle réglementation fait obligation aux gestionnaires des établissements de placer un drapeau national et un texte reproduisant l'hymne national, sous forme de cadre, dans chaque classe. Les 5 lycéens ont enlevé le tissu (l'emblème) et, sur le carton qui le supporte, ils ont reproduit l'emblème français à l'aide de stylos bleu et rouge». «C'est une affaire banale», commente-t-il. L'association prend acte que l'administration et la direction du lycée «n'ont fait qu'accomplir leur mission en pareille circonstance par la convocation et la tenue d'un conseil de discipline». La commission de discipline, qui a prononcé l'exclusion des 5 élèves, a toutefois statué sans la présence des parents, ce qui constitue une entorse à la réglementation en vigueur, précise M. Taliouine. Pour marquer leur solidarité, les lycéens de l'annexe d'Okba ont reproduit le même «fâcheux incident», révèle le vice-président de l'association. Le bureau de l'association, d'après le communiqué, souhaite que les autorités (administrative et judiciaire) réexaminent le cas de ces lycéens, en atténuant les sanctions prises à leur encontre, «en tenant compte des regrets et excuses avancés par ces enfants qui reconnaissent ne pas avoir mesuré la portée de leur acte (…)».