La ville de Genève, en Suisse, accueillera du 20 au 24 février prochain la deuxième Conférence mondiale de lutte contre le racisme et la xénophobie. Mandatés par l'Onu, les groupes préparatoires présenteront à la Conférence des chefs d'Etat, un réquisitoire implacable contre l'Etat d'Israël coupable de pratiquer le racisme, l'apartheid et des crimes contre l'humanité. La France annonce son intention de boycotter la Conférence, le Canada et les USA s'interrogent. Du 20 au 24 février prochain, se tiendra à Genève (Suisse) la deuxième Conférence mondiale de l'Onu consacrée à la lutte mondiale contre le racisme et la xénophobie, avec l'objectif d'évaluer l'application des recommandations de la première Conférence dite de Durban (Afrique du Sud) tenue en 2001. Les premières informations annoncent la présence de milliers de militants d'ONG et Associations de lutte contre le racisme à Genève, pour dénoncer et appeler à la condamnation de l'Etat d'Israël pour délit de racisme, de crime de guerre, de crime contre l'humanité et de génocide envers le peuple palestinien. Rappelons que lors de la première conférence de Durban «I», l'Etat hébreu a été mis au banc des accusés pour ces mêmes délits et crimes et que des chefs d'Etats occidentaux, tels ceux des USA, du Canada... avaient quitté la Conférence, marquant ainsi leur solidarité avec Israël. A Durban, la Conférence avait appelé à lutter contre la vague « d'islamophobie mondiale et la défense des minorités musulmanes dans le monde - occidental -». Le rapport final de la Conférence avait, par ailleurs, soulevé la nécessité de clarifier l'amalgame fait entre la lutte antiterroriste et la sécurité nationale ainsi que le rôle des médias occidentaux dans la lutte contre le racisme. Depuis 2001, les groupes régionaux mandatés par l'Onu se sont réunis pour suivre l'évolution de la lutte contre le racisme et l'application des recommandations de la 1ère Conférence de Durban. Le constat est unanime : Israël est un Etat qui pratique l'apartheid, le racisme, les crimes de guerre et contre l'humanité à l'endroit du peuple palestinien. Ainsi, la réunion du Groupe préparatoire pour l'Amérique Latine, réuni entre le 17 et 19 juin 2008 à Brasilia (Brésil), a abouti à la conclusion «qu'Israël pratique l'apartheid colonial». En août, ce fût au tour de la Conférence régionale africaine d'aboutir à la même conclusion et de soulever «la situation désespérée du peuple palestinien.» En mai 2008, le Comité préparatoire de l'Onu a publié un document traduisant son «inquiétude de la situation désespérée du peuple palestinien sous occupation étrangère et le régime d'apartheid qu'il vit». Ce même comité a retenu «la dénonciation du Mur de séparation construit en Palestine occupée». Quant au Groupe préparatoire pour l'Asie, il a «accusé Israël de pratiques raciales, de crimes contre l'humanité et de génocide envers le peuple palestinien». Enfin, à la fin d'octobre 2008, le Conseil des droits de l'Homme de l'Onu a publié, sur la base des documents des groupes préparatoires de la Conférence dite «Durban II» (qui se tiendra donc a Genève ce mois-ci), un document contenant 9 paragraphes qui condamnent Israël de pratiquer l'apartheid, les crimes contre l'humanité et le génocide. Il donne l'exemple de la «loi du retour à Israël sur une base raciale», c'est-à-dire juive. A mesure de l'approche de la Conférence de Genève du 20 24 février, certains dirigeants d'Etats occidentaux, soutiens de l'Etat hébreu menacent de boycotter la rencontre. Le Président français Nicolas Sarkozy a déclaré qu'il «n'accepterait pas les recommandations contre Israël» contenues dans les rapports de Durban «I» et dans ceux des groupe préparatoires. Les USA et le Canada ont souhaité se tenir «à l'écart de la Conférence de Genève» pour ne pas s'impliquer officiellement dans les condamnations d'Israël. Ceci traduit bien la ligne de fracture entre la majorité des pays du monde, qui condamnent l'Etat hébreu pour sa politique raciste et criminelle envers les Palestiniens, et les puissances occidentales alliées traditionnelles d'Israël qui fuient la réalité et leurs responsabilités dans la situation en Palestine occupée en pratiquant la politique de la «chaise vide». Ce qu'il faut retenir de ces tractations qui se passent dans les coulisses des Nations unies en toute discrétion, c'est la prise de conscience du monde face à la nature raciste et criminelle de l'Etat hébreu. Le mouvement mondial de soutien et de solidarité avec le peuple palestinien, déclenché dès le début des bombardements le 27 décembre sur la Bande de Ghaza, n'est pas prêt de s'arrêter ou de se suffire aux dénonciations et condamnations de principe. Un travail de fond est mis en marche au sein des institutions de l'Onu, et avec des milliers d'ONG, pour en finir avec l'impunité du seul Etat au monde qui colonise et tue, et se présente comme victime.