La capitale administrative et financière suisse, Genève, accueillera du 19 au 24 avril la deuxième Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination, la xénophobie et l'intolérance, dite Durban II. Israël s'active pour faire oublier Ghaza. A l'approche de la tenue, du 19 au 24 avril prochain à Genève, de la 2ème Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance dans le monde, dite Conférence de Durban II, les lobbys sionistes s'activent et anticipent sur les décisions et résolutions qui mettront, une fois de plus, l'Etat d'Israël au banc des accusés. Il faut rappeler que la première conférence organisée par les Nations unies en septembre 2001 en Afrique du Sud, sous le label Durban I, avait déjà, dans ses résolutions finales, prévenu la communauté internationale sur les desseins de l'Etat hébreu d'en « finir » avec le peuple palestinien et a appelé à une réaction internationale pour empêcher la poursuite de la colonisation de la Palestine et la politique d'apartheid d'Israël. « Nous sommes préoccupés par le sort du peuple palestinien vivant sous occupation étrangère. Nous reconnaissons le droit à l'autodétermination des Palestiniens, ainsi que le droit d'Israël à la sécurité » (page 63 du document final de Durban I). Cela a suffi aux délégations d'Israël, des USA (sous l'ère Bush), du Canada et d'Australie pour quitter la conférence. Pourtant, le document final des délégations gouvernementales ne dit rien de plus que ce qu'affirment les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU. La raison est ailleurs : elle tient aux conclusions unanimes des Organisations non-gouvernementales (ONG) invitées à titre consultatif en marge de la Conférence des Etats. 600 d'entre elles ont émargé dans une résolution qui « reconnaît et qualifie l'Etat d'Israël d'Etat raciste qui pratique l'apartheid et des actes de génocide envers le peuple palestinien ». L'histoire leur a donné raison, avec les multiples agressions (y compris contre le voisin libanais) de l'Etat sioniste, dont l'opération « plomb durci » menée du 27 décembre 2008 au 20 janvier 2009 contre la population de Ghaza, avec au bout plus de 1.300 morts et des milliers de blessés à vie. Huit années se sont écoulées depuis Durban I, et les groupes de travail mandatés par l'ONU ont eu de quoi étayer leur argumentaire pour convaincre, la semaine prochaine à Genève, la communauté internationale (Jury) à une condamnation ferme d'Israël, mettant à nu son utilisation de l'idéologie sioniste à des fins raciales, xénophobes et coloniales. Bien sûr, Israël est à la manoeuvre pour réduire l'impact et la portée des condamnations qui seront prononcées. Sa tactique ? Mettre en avant les supposées intentions iraniennes de la destruction d'Israël, ainsi que la menace du terrorisme islamiste international. Les officines diplomatiques israéliennes multiplient les invitations de ses porte-parole pour un nombre de conférences à Genève avant, pendant et après la Conférence mondiale. Ainsi journaux, médias de tout bord sont invités à une rencontre intitulée « Leçons de l'holocauste », animée par Elie Wissel et l'acteur John Voight. Le philosophe Bernard-Henri Lévy et le président du Conseil des institutions juives de France (CRIF), Richard Pasquier, tiendront une conférence sous le thème : « Israël veut la paix », alors que 20 ONG pro-israéliennes vont tenter d'expliquer les objectifs historiques du sionisme. Ce ne sont là que quelques exemples. La France de Nicolas Sarkozy semble la plus active dans la défense des intérêts d'Israël. Peut-il en être autrement, lorsque Sarkozy déclare ne pas reconnaître les condamnations d'Israël émises à l'issue de Durban I ? A moins d'une semaine de l'ouverture de la rencontre mondiale, les tractations se poursuivent entre les Etats pour aboutir à un consensus autour d'un ordre du jour et des thèmes qui éviteraient un choc frontal entre les soutiens d'Israël et ses pourfendeurs. La France, l'Italie, le Canada, l'Australie ne se sont pas encore décidés à se rendre à Genève. Quant aux USA, qui ne cachaient pas, sous l'ère Bush, leur total alignement sur les thèses pro-sionistes, auront-ils une attitude plus juste et plus responsable dans le conflit israélo-palestinien ? 10 contre un que si les USA participent à Durban II à Genève, le reste des Etats occidentaux y accourront.