Une journée de suspens et de tension, hier, dans la commune de Berriane. Les habitants redoutaient le pire avec l'inhumation des deux victimes, Benzait Bachir, âgé de 16 ans, et Kerouchi Omar, un enseignant de 47 ans, qui ont perdu la vie lors des violents affrontements. Une grande foule a assisté à leur enterrement qui a eu lieu dans l'après-midi d'hier, après la prière d'El Asr, en présence d'un impressionnant dispositif de sécurité. Une fois récupérés de l'hôpital de Ghardaïa « Gueddi Bachir », les corps des victimes ont été transportés par les agents de la protection civile vers le cimetière « Benzaâka Belaïd ». Un moment émouvant mais marqué par le calme, malgré la présence de la foule qui scandait lors de l'enterrement « Nahaa ani Mounkar », une expression que les habitants de la commune scandent lorsqu'un membre de leur communauté meurt dans des conditions tragiques, selon un habitant de Berriane. Après l'inhumation des deux victimes, un imam de la commune a prononcé une khotba au cours de laquelle un appel au calme a été lancé après les émeutes qui ont éclaté durant trois jours dans la commune et qui ont semé la terreur chez les habitants. Sur la demande des citoyens, explique notre interlocuteur, les forces de l'ordre se sont mobilisées à l'extérieur du cimetière. La prière du mort s'est déroulé dans la mosquée qui se trouve à l'intérieur de ce cimetière. Après l'enterrement, la foule s'est dispersée dans le calme sous le regard des forces de l'ordre. Sur la situation à Berriane, notre interlocuteur souligne que la grève des commerçants s'est poursuivie hier à l'exception des boulangers qui ont repris le travail à la demande des habitants. « Pour se procurer des vivres, les gens se débrouillent, ayant déjà vécu une situation similaire lors des premiers affrontements et lors des inondations qui ont touché la wilaya. Une campagne de solidarité est lancée par les marchands de fruits et légumes qui passent parfois dans les quartiers ». La situation se présente, en effet, difficile avec cette crise dont « on ne sait pas si elle va durer longtemps », dira le même habitant. Jusqu'à présent, deux individus ont été placés sous mandat de dépôt. C'est le ministre délégué, chargé des Collectivités locales, M. Dahou Ould Kablia, qui a été désigné pour gérer ce dossier épineux de Berriane. Au cours de sa visite, dimanche dernier, dans cette commune, il a annoncé l'installation d'une commission ad hoc chargée d'élaborer une feuille de route pour la réconciliation et la réinstauration de la quiétude dans la localité.