Le nouvel envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, le diplomate américain, Christopher Ross, est à pied d'oeuvre dans la région, depuis mercredi. La feuille de route que lui a remis Ban Ki-Moon, pour sa première tournée de contact, consiste à faire le point «en vue d'une repise du processus de négociation de Mamhasset». Le retour à la table des négociations des parties en conflit, en l'occurrence le Maroc et le Front Polisario, ne sera pas difficile à obtenir par l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU. Cela pour les raisons qu'elles s'étaient engagées, à l'issue du dernier round de Manhasset, à poursuivre leurs négociations à une date à déterminer d'un commun accord, et surtout, qu'aucune d'entre elles ne veut apparaître aux yeux de la communauté internationale comme le fossoyeur de ce processus de négociations. Mais ce serait un «succès» sans lendemain, pour le nouveau Monsieur Sahara occidental Onusien, si les deux parties reprennent le chemin de Manhasset pour se renvoyer les mêmes préalables que chacune met à l'entame aux discussions de fond sur la recherche d'une solution acceptable mutuellement. Un nouveau round engagé dans ces conditions finira comme les précédents : par le constat de l'impossibilité pour les négociateurs en présence d'aller au-delà de la réaffirmation de la position de leur camp respectif. Pour qu'il en soit autrement, il faudrait que Christopher Ross obtienne de ses interlocuteurs que le nouveau round de leurs négociations s'engage conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU réclamant «des discussions sans conditions préalables et de bonne foi». C'est parcequ'il a dérogé à cette exigence, que son prédécesseur s'est trouvé disqualifié et dessaisi du dossier du Sahara occidental. Avec l'accord de Ban Ki-Moon, christopher Ross a décidé d'élargir ses consultations sur le sujet aux pays voisins concernés par le conflit. L'Algérie bien entendu, mais aussi l'Espagne et la France. Mission délicate au regard de l'alignement de ces pays sur l'une et l'autre position des protagonistes en conflit. Il est temps pourtant que l'ONU cesse de tergiverser sur le problème sahraoui. Qu'elle se prononce sans détour sur le contenu qui doit être celui des négociations de Manhasset. Et surtout, qu'elle en exige le respect par toutes les parties, directes ou indirectes. Le manque de fermeté, dont fait montre l'organisation internationale vis-à-vis des contournements de son plan de paix, a conduit à l'échec de la mission de James Baker, puis de celle de Peter Van Walsum lequel, encouragé par son attitude permissive, a tout simplement décrété «irréaliste» ce plan de paix. Et, c'est tout simplement l'échec encore qui attend christopher Ross si l'ONU, le Conseil de sécurité persistent dans leur position consistant à émettre des résolutions dont ils ne cherchent pas à imposer le respect et l'application.