Reçu jeudi dernier par le secrétaire général des Nations unies, l'émissaire américain pour le Sahara occidental sera à pied d'œuvre dans la région vers le 20 février afin d'entamer sa mission consistant à trouver une solution à ce conflit qui n'a que trop duré. Attendu la semaine écoulée, Christopher Ross débutera sa tournée au Maghreb par le Maroc, avant de rencontrer le 21 février le président sahraoui Mohamed Abdelaziz à Tindouf, pour se rendre ensuite à Alger et à Nouakchott pour des consultations. C'est ce qu'a révélé vendredi le représentant sahraoui auprès des Nations unies, Ahmed Boukhari, qui a déclaré : “Il va dans la région la semaine prochaine”. Le but de la tournée de Christopher Ross, selon le diplomate sahraouie, est de faire le point des perspectives “en vue d'une reprise du processus de négociation de Manhasset”. Sans confirmer la date de l'arrivée du nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara Occidental, une porte-parole de l'ONU, Marie Okabe, s'est contentée d'indiquer que M. Ross se rendrait dans la région “très bientôt”. Ceci étant, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a reçu jeudi au siège des Nations unies à New York, Christopher Ross, pour faire le point de situation avant son départ dans la région. Selon le service de presse de l'ONU, lors de cette réunion, la première à être officiellement annoncée depuis la nomination du nouvel envoyé le 7 janvier 2009, Ban Ki-moon a “souhaité bonne chance à M. Ross dans ses consultations dans la région qui auront lieu très prochainement en vue des négociations sur le Sahara Occidental”. Mettant en exergue “son expérience et sa connaissance de la région”, qui constituent des atouts importants dans sa mission, le SG des Nations Unies a “souhaité la bienvenue” à Christopher Ross. Pour rappel, en nommant le diplomate américain comme son envoyé personnel, Ban Ki-moon avait souligné qu'il avait pour mission de travailler “avec les parties et les pays voisins sur la base de la résolution la plus récente du Conseil de sécurité 1813 et des précédentes résolutions en se fondant sur les progrès réalisés jusqu'à présent dans la recherche d'une solution politique, juste et durable”, dans le respect du droit des peuples à l'autodétermination. A l'issue du dernier round, les parties en conflit, en l'occurrence le Maroc et le Front Polisario, s'étaient engagées à poursuivre leurs négociations à une date à déterminer d'un commun accord. Depuis, il y a eu le départ du Néerlandais Peter Van Walsum, dont le mandat en qualité d'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara Occidental, n'avait pas été renouvelé, après que le Front Polisario ait demandé son changement suite à son alignement sur les thèses marocaines, en déclarant que l'indépendance du Sahara occidental était “irréaliste”. Il appartient désormais à Christopher Ross de relancer le processus de décolonisation du Sahara Occidental, territoire considéré encore non autonome par la quatrième commission de l'ONU, dans une mission qui ne s'annonce guère de tout repos en raison des positions diamétralement opposées du Maroc et du Front Polisario. En effet, alors que Rabat refuse d'entendre parler de toute solution en dehors de l'autonomie, les dirigeants sahraouis veulent que l'option de l'indépendance soit incluse dans le référendum au même titre que l'intégration au Maroc et l'autonomie, et qu'il appartiendrait au peuple sahraoui de choisir. Merzak Tigrine