Les priorités de la nouvelle politique agricole prônée par le ministère de l'Agriculture et du développement rural, ainsi que le programme du renouveau agricole et du renouveau rural, ont été les principaux thèmes qui ont été débattus récemment à Boumerdès, en présence de quelque 200 participants, essentiellement des agriculteurs de la région. Présidée par le wali, M.Brahim Merad, cette rencontre a été l'occasion pour les responsables de l'agriculture de Boumerdès de présenter les grandes lignes du programme du renouveau agricole et les mesures d'accompagnement pour inciter les exploitants agricoles à y adhérer dans l'intérêt national, en général, et l'économie agricole en particulier. Le directeur de l'Agriculture de Boumerdès, Mr. Merakchi a mis en exergue les avantages qu'offre le nouveau programme lequel a été initié dans un but d'améliorer la production agricole tout en favorisant les fellahs sur le terrain pour développer leurs activités, préserver leurs revenus et participer à l'effort de la réduction de la facture d'importation des produits alimentaires qui est un vrai casse-tête pour les pouvoirs publics. Aussi, il a été question pour le premier responsable de l'agriculture de Boumerdès, d'expliquer aux participants la signification du contrat de performance que le DSA a signé récemment avec les responsables de la tutelle, un document par lequel la direction de l'Agriculture s'engage à réaliser des taux de croissance de production sur la période 2009/2014. Se basant sur les taux obtenus des campagnes précédentes, qui ont atteint en moyenne les 18 %, le DSA nous a confirmé une progression de 9 jusqu'à 10 % chaque année, sinon plus. Pour atteindre ces objectifs, le directeur de l'Agriculture est très optimiste quant à la réalisation des programmes de production et notamment en première position la semence de pomme de terre. Selon les dires de Mr. Merakchi, la wilaya de Boumerdès jouit de ressources d'une haute valeur agronomique, ce qui lui a permis de dire que «la terre de Boumerdès est une mine d'or». Aussi, chiffres à l'appui, il dira que le pic de rendement de la pomme de terre, par exemple, est de l'ordre de 700 qx/ha pour une moyenne pondérée de 400 qx/ha, ce qui permet à Boumerdès d'être classée 4ème productrice au niveau national en matière de production de cette culture. Néanmoins, le chemin pour réussir de telles performances n'est pas aussi facile. En effet, le secteur de l'Agriculture dans la wilaya de Boumerdès rencontre divers problèmes et en premier lieu, la désorganisation des circuits de commercialisation, le manque de communication entre l'exploitant et l'administration, l'épineux dossier du foncier et enfin, le financement des opérations agricoles. Malgré la mise en place, il y a 4 mois, du nouveau produit de la banque, le crédit Rfig censé accompagner l'agriculteur dans le financement des charges de production, il reste malheureusement inaccessible à une majorité de demandeurs pour des raisons diverses. Des participants à cette rencontre, que nous avons croisés dans les couloirs de la salle des conférences de la wilaya, ont exprimé leur grand découragement quand il s'agit justement du financement de l'agriculture. «La banque ne prête pas à celui qui ne répond pas aux critères très sévères des crédits. Il faut une tonne de paperasse pour prétendre à un crédit de quelques millions de centimes, autant dire que nous sommes exclus d'office du jeu», a soulevé un éleveur de poulets. D'ailleurs, il n'est pas le seul dans ce cas, c'est pourquoi certains ont saisi l'opportunité de parler à la presse pour lancer des messages de soutien à l'endroit des responsables des banques, pour être plus ouverts avec ceux qui travaillent leurs terres et s'engagent à rembourser l'argent une fois la récolte vendue. Pour rappel, le secteur agricole à Boumerdès occupe une place avec une SAU de plus de 65.000 ha, dont 12.400 ha en irrigué, avec une première place au niveau national pour la production de raisin de table.