Aucune politique valable n'est venue remplacer la «révolution agraire» abandonnée en 1979. Trente années après la transition, le président Abdelaziz Bouteflika, remet à l'honneur le travail de la terre, l'inscrit parmi les propriétés et lui donne une impulsion pour sa modernisation. Ainsi, une conférence nationale sur le «Renouveau agricole et rural» se tient aujourd'hui à Biskra. Elle aura à traiter de la construction d'une politique participative menée de concert avec les agriculteurs. Il y a lieu de relever que la longue période de transition qui a suivi l'abandon de la «révolution agraire» en 1979, n'a pas été remplacée par une politique «globale, cohérente et prospective» signale le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Toutefois aujourd'hui, un ensemble de mesures récentes est venu booster le secteur de l'agriculture plongé dans un marasme latent depuis des années. Aussi, la signature de contrats de performance entre le ministère de l'Agriculture et du Développement rural et les wilayas, au titre du dispositif du renouveau agricole, est un moyen d'amélioration du milieu agricole et de création de richesses pour un développement durable, avait souligné le ministre, Rachid Benaïssa, le mois dernier à Ouargla, lors d'une rencontre régionale sur ce programme. Ces contrats de performance constituent, selon lui, un des mécanismes préconisés par l'Etat pour le développement de l'activité agricole, garante de la sécurité alimentaire, qui est une composante de la souveraineté nationale. Avec la fixation des objectifs pour le développement agricole et rural à l'horizon 2014, les autorités de wilaya devront agir à leur niveau pour faciliter aux créateurs de richesses l'amélioration de leurs productions. Ce contrat de performance tient compte des spécificités de chaque wilaya, des conditions climatiques qui la caractérisent et de ses capacités de production. Une série d'études et d'analyses concernant la production de chaque région durant les six dernières années ont été effectuées. C'est sur la base de celles-ci qu'ont été fixés les objectifs à atteindre au niveau de chaque région pour le prochain quinquennat (2009-2014). Le ministre a, en outre, fait valoir que le renouveau agricole et rural s'assigne comme objectifs principaux, la revivification du monde rural, l'amélioration du cadre de vie des populations locales, la diversification des activités économiques, la lutte contre la désertification, la préservation des richesses naturelles, ainsi que la mise en valeur du patrimoine matériel et immatériel. Cette rencontre, qui a été marquée par la signature des contrats de performance, a regroupé les représentants de tous les acteurs concernés par le secteur. Par ailleurs, parmi la série de mesures prises par le gouvernement en vue d'améliorer la production céréalière, figurent l'exonération de la TVA sur les intrants, la mise en place du crédit agricole sans intérêts «R'fig», et du guichet unique regroupant l'Office interprofessionnel des céréales (Oaic), la Banque algérienne de développement rural (Badr) et la Caisse nationale de la mutualité agricole (Cnma), destinés à faciliter l'accès aux crédits. Ainsi, plus de 7000 producteurs de céréales ont bénéficié de crédits pour un montant de 2,5 milliards de DA. Signalons que la période de transition a connu une phase de restructuration du secteur public fragilisé dans son encadrement et par sa production. La leçon à tirer de cette période, selon le ministère, est que l'Etat doit développer le système de régulation pour les filières stratégiques et d'accompagnement adapté aux spécificités de chaque région, dans la perspective d'un développement durable qui n'exclue aucune région. Les cinq années à venir donneront un sens à la nouvelle politique agricole et rurale pour laquelle les contrats de performance constituent la réponse de l'Algérie à la crise alimentaire mondiale.