Le ton est à l'exaspération au sein des travailleurs du Centre spécialisé de l'enfance assistée, de la cité Ziadia. N'ayant pas perçu leurs salaires des mois de janvier et février, les 70 travailleurs de ce centre se retrouvent dans une situation très critique. D'autant que ce blocage des salaires est tombé sans prévenir, et sans aucune explication. La colère de ces employés, difficilement retenue, n'a pas encore trouvé moyen pour s'exprimer. «Nous n'avons pas pu nous engager dans un mouvement de protestation, car il nuirait beaucoup aux enfants, qui seront les premiers à subir les effets d'un débrayage», déclare avec désappointement l'un des travailleurs. En somme, ce sont ces enfants abandonnés par les leurs qui ont «empêché» les travailleurs à recourir aux actions musclées pour revendiquer leurs salaires. «D'ailleurs, nous signale-t-on, la situation au sein du centre spécialisé pour l'enfance assistée glisse vers le pourrissement général». Depuis quelque temps, «la prise en charge des enfants pensionnaires du centre régresse d'une façon inquiétante, très préjudiciable pour leur bien-être», affirme une employée. Un autre soutiendra dans ce sillage, que «durant ces derniers jours de froid, plusieurs travailleurs ont dû ramener des couvertures de chez eux pour couvrir et tenir au chaud les petits pensionnaires». Un centre spécialisé du genre, qui arrive affreusement à manquer de couvertures, cela ne peut que décrire une autre situation d'abandon très pénible pour ces enfants. La responsabilité de l'Etat est certes entièrement engagée, mais il faut relever quand même l'absence de marques de solidarité de la société vis-à-vis de ces enfants. Car on nous indique que les bienfaiteurs se font rares de nos jours ! Contactés par nos soins, le responsable des Centres spécialisés au niveau de la direction de l'Action sociale nous signalera que le problème du paiement des salaires sera réglé au courant de ce mois de mars. «Les établissements spécialisés sont «budgétisés», c'est-à-dire qu'ils ne dépendent pas du Trésor public, mais plutôt du trésorier de l'hôpital, et les travailleurs de ces établissements doivent, de ce fait, notamment lorsqu'on accuse un déficit interne, attendre le virement de la tranche budgétaire du premier trimestre en cours pour percevoir leurs salaires», nous précisera notre interlocuteur.