Rachid Benaïssa compte sur l'Administration locale (Conservateurs des forêts et directeurs des Services agricoles) pour expliquer le renouveau agricole. L'objectif sera de créer une synergie entre les différents acteurs et suivre l'évolution des potentialités agricoles. Le ministre de l'Agriculture et du développement rural est revenu, dans son intervention hier devant les cadres de l'Agriculture, au détail près sur les mesures annoncées par le président de la République lors de la Conférence nationale du renouveau de l'économie agricole et du renouveau rural, qui s'est tenue à Biskra, le 28 février dernier. Ces mesures, a affirmé le ministre de l'Agriculture, constituent « un tournant pour le monde agricole, en ce sens, qu'elles donnent des réponses structurantes aux préoccupations de l'agriculture ». Pas moins de 30 mesures et lois qui viennent sécuriser les acteurs du secteur agricole, en matière de moyens pour la réalisation de leurs projets agricoles, ainsi qu'en ce qui concerne l'aspect juridique et le statut des terres agricoles sur lesquelles ils évolueront. Il a été également question de l'intervention de l'Etat et le soutien que doit leur apporter ce dernier. Cadres (directeurs des Services agricoles, conservateurs) ont été instruits de la nécessite de leur implication pour faire aboutir cette démarche et cette politique agricole préconisée dans le cadre de ce renouveau agricole et rural. « Vous êtes les porteurs de développement et il n'y a personne qui connaît mieux le terrain que vous », a lancé Rachid Benaissa à l'intention des cadres agricoles. Voulant responsabiliser au maximum l'encadrement agricole, le ministre ajoutera, dans ce contexte, que « notre pays dispose aujourd'hui d'une démarche et d'une politique accompagnées de l'ensemble des outils pour les faire réussir ». Et d'ajouter, que c'est « la première fois depuis les années 80 que nous disposions de telles mesures dont l'objectif, la méthode et les outils sont si claires ». Même les responsables régionaux des institutions financières, notamment la BADR, doivent être informés des enjeux pour qu'ils puissent accompagner le développement, a encore souligné le ministre. Les responsables locaux doivent aussi être un relais important dans le renforcement du tissu coopératif dans différentes filières, y compris pour les engrais. Concernant le soutien de la production des viandes, le ministre a fait savoir que les pouvoirs publics interviendront, à partir d'avril et mai, pour soutenir les éleveurs qui veulent reconstituer leur cheptel. En cas où le marché n'arrive pas à absorber leur production, les éleveurs pourront céder la viande de leur bétail à l'entreprise publique de production animale (PRODA), qui dispose de centres de transit et des équipements de congélation pour constituer des stocks de viande congelée. La filière va bénéficier, également, de grands centres d'abattages en cours de réalisation et qui seront gérés par la société PRODA qui dispose aussi de centres d'engraissement pour des éleveurs intéressés. Des crédits-fournisseurs seront également accordés au aviculteurs, a fait savoir le ministre. Lors de la conférence de presse organisée après son intervention devant les cadres de l'Agriculture, le ministre est revenu sur la question du nombre d'agriculteurs (Fellahs) et éleveurs (Moualines) qui devront bénéficier de la mesure d'effacement des dettes annoncée par Abdelaziz Bouteflika à Biskra. Benaissa a indiqué que le nombre des concernés est estimé à 110 000 pour un montant de dettes estimé à 41 milliards de dinars. Il ajoutera que l'application de cette décision politique incombera au ministère des Finances qui terminera, dans une ou deux semaines, l'étude des dossiers des agriculteurs qui vont bénéficier d'un effacement de la dette. Le ministre a, en outre, évoqué la nécessité du développement de la capacité de stockage des silos pour blé, et les chambres froides pour la pomme de terre. En ce qui concerne la régulation du marché de la pomme de terre, il dira qu'il n'est pas question de revenir sur la décision du soutien du prix de cette denrée au profit de l'agriculteur. Le ministre reconnaît, toutefois, que les pouvoirs publics devront anticiper sur le déroulement des choses. L'Etat, a-t-il dit, encourage également le privé à se lancer dans cette activité. Les étrangers sont eux aussi conviés à venir investir dans le cadre du renouveau agricole. Les lois protègent leurs intérêts dans le cadre de la concession.