Le ministère de l'Agriculture va créer un office interprofessionnel des fruits et légumes. À travers cet organe, le département de M. Benaïssa compte mettre en place un système de régulation efficace dans lequel toutes professions liées s'impliquent. Tous les maillons de la chaîne, à commencer par le producteur jusqu'au consommateur, seront représentés dans cet office. L'objectif est de professionnaliser et de préserver les intérêts de tous les intervenants dans une logique de complémentarité. Pour les céréales, l'Etat a décidé de maintenir les prix de la production nationale au-dessus de ceux pratiqués sur le marché international afin d'encourager les producteurs. “Nous envisageons de créer une dynamique permettant aux céréaliculteurs d'améliorer leur productivité. Un prix fixé à 4 500 DA le quintal de blé dur est un prix rémunérateur à même de booster la production. Le quintal de blé tendre coûtera 3 500 DA et l'orge 2 500 DA. Ce sont des tarifs supérieurs à ceux du marché mondial”, explique Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural. Pour le ministre, les conditions actuelles augurent d'une bonne saison céréalière. Plus de 81% des semis ont été déjà réalisés. Un engouement certain est ressenti, souligne-t-il, parmi tous les acteurs. Dans le cadre de l'opération d'octroi de crédit sans intérêt appelée communément “Rfig”, les banques BADR et la BNA, impliquées dans cette démarche, ont accordé jusqu'à la semaine dernière un montant global de 2,7 milliards de DA aux agriculteurs, notamment les céréaliculteurs. Ce qui leur a permis d'acquérir leurs intrants pour engager leur campagne. C'est un prêt d'une durée de trois mois. Il commence à être utilisé. C'est un crédit de campagne qui revient après une disparition de 20 ans. Le ministère a réservé aussi une enveloppe de 200 milliards de DA entre 2006 et 2007 pour l'importation de produits alimentaires agricoles. Cela est dû à la flambée des prix des matières premières sur les marchés internationaux, telles que les blés et la poudre de lait, mais les tarifs du sachet de lait et ceux du pain ont été maintenus au même niveau localement. L'un des problèmes qui freine encore le développement de l'agriculture algérienne est cette déconnexion constatée entre les différents acteurs. Pour cela, le ministre compte créer cette synergie entre le monde de la recherche scientifique et les opérateurs économiques dont les producteurs, les éleveurs et les industriels… Par ailleurs, pour la filière viandes, le Dr Benaïssa annoncera la création de trois grands complexes d'abattage et de régulation dans la région des Hauts-Plateaux le premier à Bougtob, le deuxième à Boughzoul-Aïn Ouessara et le troisième à Aïn M'lila. Une aide pour l'intégration du lait dans les laiteries sera en outre annoncée dans les quelques prochains jours. Sur un autre registre, le ministère a décidé d'inciter toutes les wilayas à signer des contrats de performance. Ainsi, chaque région ou wilaya s'assigne un objectif à atteindre et les autorités locales agiront pour offrir toutes les conditions nécessaires afin de réussir cette opération. Elle s'engage de ce fait sur un taux de croissance à réaliser. Une étude préalable sur les potentialités et le produit phare de chaque wilaya a été déjà effectuée. Ces documents sont finalisés et seront présentés pour signature lors d'une conférence nationale sur l'économie agricole et le renouveau rural, prévue pour le mois prochain. Le contrat contient, en fait, deux volets : l'économie agricole et le développement rural. B. K.