Madame Eliane Leclercq, chargée de mission à la Chambre de Commerce et d'Industrie des pays de la Loire, en France, était, durant une semaine à la tête d'une délégation d'entrepreneurs français, en Algérie. Alger, Constantine et Annaba étaient les principales villes inscrites au programme de leur mission de prospection pour la vente de matériel divers et le transfert d'expertise et de savoir-faire. Si les contacts entre opérateurs étaient importants à Alger et à Constantine, à Annaba, la visite de la délégation française est passée inaperçue. La rencontre qui s'est déroulée à l'hôtel Sabri, n'a apparemment pas eu le résultat attendu du fait que les opérateurs Annabis n'auraient pas été conviés. Les quelques chefs d'entreprises qu'on a rencontrés sont venus de Khenchela et d'autres villesde l'est algérien. «On ne sait pas comment se déroulent les choses à la C.C.I. d'Annaba, mais personne ne nous a avisés d'une quelconque visite. Nous l'avions su par vous», nous ont dit deux chefs d'entreprises installés à Annaba. Pour Madame Leclercq, cette visite s'inscrit dans les cadres de prospection et de contact avec des partenaires algériens. L'intention française est à priori de vendre du matériel et d'instaurer une alliance technologique et commerciale avec la partie algérienne. Cette vision n'est pas partagée par les dirigeants d'une entreprise algérienne dont l'objectif est de répondre aux besoins des collectivités locales et administratives en matière de mobilier urbain, scolaire, équipements industriels et autres. «J'ai fait le déplacement de Khenchela dans l'espoir de rencontrer des entreprises françaises fortes. Hélas, je n'ai vu que des entreprises dont le seul objectif était de vendre leur matériel. Ce que nous, Algériens, cherchons, c'est une implication directe du partenaire français dans le développement économique. Notre pays est un gisement gigantesque, la demande est forte, la main d'oeuvre est abordable mais le savoir-faire nous manque. C'est ce dont on a besoin», nous a dit M. Moussa. Pour cet entrepreneur, l'objectif essentiel reste la formation technologique et la modernisation de l'outil de production. «L'Algérie n'est pas un foure-tout. L'entreprise que j'ai rencontrée produit ses matériaux en Chine et tente de les vendre en Algérie. On a assez d'importateurs comme cela». A ajouté notre interlocuteur qui semblait quelque peu déçu de la rencontre qui n'a pas été à la hauteur de ses attentes. Pour Madame Leclercq, cette rencontre n'est que le début d'une série d'autres rencontres. «Nous sommes ici en tant que prospecteurs de marchés potentiels. Notre objectif premier étant de tisser des liens entre nos PME/PMI et celles d'Algérie. Ce premier contact, dont nous n'avons pas encore tiré de bilan officiel, nous semble satisfaisant. Nous avons rencontré beaucoup de gens à Alger et à Constantine», nous a-t-elle dit. Pour M. B. Alain, responsable de l'appui aux entreprises, au niveau de la Chambre française de Commerce et d'Industrie, le nombre d'entreprises françaises en partenariat avec des Algériens est en nette augmentation. «Il y a quelque part une volonté française à investir le terrain en Algérie», nous a-t-il fait savoir.