Le Front des forces socialistes (FFS), par la voix de son premier secrétaire national, Karim Tabbou, a prédit hier les résultats du scrutin de demain, jeudi. Intervenant à l'occasion d'une conférence de presse, animée au siège national du parti à Alger, Tabbou prédit l'arrivée en tête de Bouteflika à l'issue de ces élections et serait talonné par la candidate du PT, Louisa Hanoune, laquelle serait suivie respectivement, poursuit le conférencier, par Moussa Touati, Mohamed Saïd, Fawzi Rebaine et en dernier lieu, le candidat d'El-Islah, Djahid Younsi. Le responsable du FFS a utilisé hier des termes extrêmement sévères à l'égard du «régime» et de Bouteflika qu'il n'a pas hésité à qualifier de «Mugabé de l'Algérie». «Il y a une véritable armée électorale qui a été mise en place par le régime pour soutenir Bouteflika», a-t-il déclaré en soulignant que «les gens sont conduits de force pour assister aux meetings ou pour se faire délivrer des cartes de vote». Pis, le responsable du FFS dira que les comités du Président-candidat dans certaines régions appartiennent, soutient-il, à la «pègre locale». Il soulignera, dans son réquisitoire, que beaucoup de gens, qui ont des problèmes avec la loi et le fisc, se sont invités dans la campagne en soutenant le candidat indépendant à travers des comités. Tabbou dira même qu'au niveau de Sétif, il y aurait des prisonniers qui ont été vu en train de coller des affiches du Président-candidat. Karim Tabbou est convaincu «qu'une écrasante majorité ne va pas aller voter demain», mais que «Bouteflika sera mal élu une troisième fois». Ainsi, explique le premier secrétaire du FFS, tout a été préparé pour réélire Bouteflika dans une campagne électorale qui s'avère être, d'après lui, «la plus chère de l'histoire de l'Algérie». Tabbou a lancé hier un défi au ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, en l'invitant à donner des autorisations et voir si le FFS pouvait encore mobiliser les foules. Le conférencier a déclaré hier que toutes les demandes de son parti transmises à l'administration pour organiser la campagne de boycott n'ont même pas été reçues. «L'administration a innové, cette fois-ci, en refusant carrément de recevoir les demandes pour ne laisser aucune trace», dira Karim Tabbou, qui note que malgré cela, «les gens ont défié la terreur et ont marché notamment à Ghardaïa». «On a pris en otage le citoyen depuis une décennie. D'un côté, les islamistes et de l'autre, un régime militaire», poursuit le premier secrétaire du parti d'Aït Ahmed, qui dira, par ailleurs, qu'il existe aujourd'hui «une vraie confrontation entre la société et le pouvoir avec tous ses instruments». Concernant l'élection présidentielle, Karim Tabbou a déclaré hier que son parti a mis en place une commission, composée de 1.030 militants, qui va aller sur le terrain, dans 37 wilayas et à travers 206 communes pour suivre, dans le détail, le déroulement du scrutin.