Les intempéries enregistrées ces derniers mois à travers la wilaya d'El-Tarf, outre l'apport considérable en eau pour les barrages, retenues collinaires, oueds et autres cours d'eau, et les dégâts considérables causés à l'agriculture ont aussi affecté les marins-pêcheurs de la ville côtière d'El-Kala, dont le nombre avoisine les 2.000. Pendant sept mois, la flottille de pêche, composée de 14 chalutiers, 46 sardiniers et de petits métiers, a été contrainte à rester à quai à cause du mauvais temps. Les membres composant la chambre de la pêche, son directeur, son président, armateurs et marins pêcheurs, patrons de pêche étaient réunis hier à El-Kala pour lancer un véritable cri d'alarme aux pouvoirs publics et responsables concernés pouvant les aider. La situation a été qualifiée de catastrophique, avec sept mois sans activité et la difficulté de faire face aux multiples charges auprès de la CNAS, des impôts, les droits d'accostage et autres frais comme les communications en mer. De surcroît, il fallait entretenir d'une certaine manière ces marins et membres d'équipage forcés au chômage. Ce marasme a fini par gagner quelques marins-pêcheurs qui refusent de se soumettre aux injonctions de leurs patrons, nous dira El-Hadj Salah, dit « Katarel ». Un autre armateur, Haïchour, nous dira que jamais les pêcheurs n'ont connu de tels déboires. Un marin-pêcheur enchaîne pour dire que le dernier d'entre eux est père de famille et a un enfant, et parmi eux, il y en a qui n'ont pu acheter le mouton du sacrifice. Le président de la chambre nous dira qu'ils comptent beaucoup sur l'aide de l'Etat. Pour sa part, le directeur de la chambre dira que ces préoccupations ont été portées à la connaissance des directeurs des impôts et de celui de la CNAS en vue de voir comment aider cette corporation. Lors de cette réunion, il a été fait état de la possibilité de subventions pour le carburant. Pour le directeur de la pêche de la wilaya d'El-Tarf, il y a urgence pour les marins-pêcheurs de constituer une coopérative dont les effets bénéfiques se font sentir en de pareils moments de crise. Enfin, les uns et les autres ont évoqué l'absence d'un marché du poisson dans la région et le diktat qu'ils subissent de la part les mandataires, qui leur prêtent de l'argent en basse saison, pour se faire payer ensuite en poisson à des prix qu'ils fixent eux-mêmes.