Plus de 20.000 logements pour le 1er quinquennal, presque autant pour le 2ème, et le prochain verra certainement l'inscription d'un montant aussi important. Le bidonville de Sidi Abdelkader a été rasé et ses habitants relogés à Bouinan, celui de Haï Driouche le sera dans les prochaines semaines et ses habitants relogés à Ouled Yaïche et Sidi Madani. Dans les autres communes de la wilaya, des dizaines d'habitations ont été attribuées, soit dans le cadre du social, soit dans celui du LSP ou encore par le biais de l'AADL. Mais il ne faut pas croire que ces réalisations ont été faites facilement, car il a fallu un suivi et un contrôle rigoureux de la part de toutes les instances concernées, sans compter les multiples pénuries de matériaux de construction (ciment et fer, principalement). D'autres contraintes ont aussi contribué à ralentir considérablement la cadence comme le manque de main-d'oeuvre locale qualifiée, d'entreprises compétitives et la mauvaise finition. C'est donc afin de booster les travaux et de contrôler la finition que M. Hocine Ouadah, wali de Blida, a programmé une visite marathon durant la journée de mardi en commençant par Meftah. Le premier chantier visité a traîné de longues années avant que la décision d'ester en justice l'EPLF de Boumerdès, qui n'a pas rempli ses engagements, soit prise. D'ailleurs, cette entreprise n'a pas seulement abandonné ce chantier de 56 logements LSP qui date de 2002, mais c'est le même constat qui est fait pour les 200 logements LSP de L'Arba et les 60 de Bougara. Des instructions strictes ont donc été données au directeur de l'Agence foncière pour relancer ces chantiers, en activant l'expertise et l'évaluation des travaux déjà réalisés, et rendez-vous a été donné aux bénéficiaires dans une semaine pour les dernières retouches. En outre, et pour éviter tout retard dans la reprise des travaux, l'agence foncière va préfinancer la réalisation sur son fonds propre. Toujours à Meftah, un autre chantier LSP celui des 70 logements accuse un retard de plusieurs mois à cause du manque de matériaux de construction comme l'a affirmé l'entrepreneur, mais le wali a ordonné que des pénalités de retard soient appliquées et qu'il ne soit plus consulté pour les prochains projets car : «le problème de l'approvisionnement ne peut être cité comme une contrainte objective», a-t-il rappelé. A Sohane, c'est un autre genre de problème qu'a rencontré l'entrepreneur chargé de réaliser 40 logements sociaux : il s'agit de la nature du terrain qui devient impraticable dès qu'il pleut, des tranchées qui s'effondrent à cause des infiltrations d'eaux souterraines, du manque d'ouvriers spécialisés ou non et de l'éloignement de tout point de vente de matériaux de construction. La solution est que l'entreprise travaille de manière soutenue et sans arrêt durant les mois qui viennent afin d'éviter les pluies. L'Arba, longtemps considérée comme le parent pauvre de tout programme de logements ou autres, a bénéficié ces dernières années de près de 1.000 logements sociaux locatifs et sociaux participatifs. Concernant les logements sociaux locatifs, une première tranche de 65 sur 250 ont déjà été attribués et les heureux bénéficiaires y habitent déjà, une autre tranche de 160, sur le même site, est terminée et le wali a instruit le chef de daïra pour qu'il procède à leur attribution d'ici le 15 mai prochain alors que le reste du projet, à l'arrêt depuis quelques mois, a été repris par une nouvelle entreprise. Pour le projet de 200+100 logements situé quelques centaines de mètres plus loin, c'est dans environ deux mois que les 200 seront livrés alors que le reste, soit 100 logements, le seront au mois de septembre, d'après les réalisateurs. En plus, et au niveau de la Cité du 20 Août, la commune de L'Arba a bénéficié de 400 logements sociaux dans le cadre d'opérations de densification. Tous ces projets sont lancés et seront probablement terminés dans les délais. Les communes de Bougara et Hammam Mélouane ont aussi bénéficié d'un programme conséquent dans le domaine du logement social locatif et social participatif et la cadence imprimée est relativement rapide, ce qui laisse envisager que leur réception se fera dans les délais impartis alors que la qualité est assez bonne. Mais, c'est à Chébli que le wali n'a pas du tout apprécié la finition des bâtiments, que ce soit pour les 120 sociaux locatifs et les 170 sociaux participatifs où il a donné ordre pour toutes les imperfections soient reprises au frais de l'entrepreneur : «nous ne vous demandons qu'un travail de qualité et une finition dans les règles de l'art. Je sais qu'il y a parmi nous des responsables qui se taisent devant les imperfections, mais moi je n'accepterais jamais cela, il faut que le travail soit bien fait, sans fioritures ni faux angles, ni trafic d'aucune sorte», s'est insurgé le 1er responsable de la wilaya devant la mauvaise qualité manifeste des logements réalisés. C'est, d'ailleurs, les mêmes instructions qu'il a données pour tous les projets où il a remarqué une finition bâclée, une construction qui ne répond pas aux normes ou des travaux qui traînent. Enfin, et en marge de tous ces contrôles sur le terrain, nous apprenons qu'une opération d'un autre genre vient d'être lancée par la wilaya et qui concerne les logements sociaux déjà attribués : un contrôle rigoureux, fait au porte-à-porte par deux agents de l'OPGI, un homme et une femme, qui demandent le livret de famille et les pièces d'identité des occupants des lieux. Si le nom correspond à celui qui figure sur la liste des bénéficiaires tout est normal, sinon, une enquête plus poussée sera entamée et, au cas où le bénéficiaire aurait sous-loué le logement, «la wilaya procède sur place à l'annulation de la décision d'attribution puis l'este en juste», nous a affirmé M. Hocine Ouadah. Ce contrôle a été rendu nécessaire par les dépassements rapportés ça-et-là, concernant la sous location de logements sociaux par des citoyens qui en ont bénéficié mais sans en avoir vraiment besoin. Certains remettent des contrats de gardiennage à leurs sous locataires pour contourner les lois, mais il paraît que cette enquête pourra remettre les pendules à l'heure.