Centre urbain important de la vallée de la Soummam, Sidi-Aïch vit aujourd'hui au rythme d'un bouleversement urbanistique pour le moins chaotique. Embouteillage, problèmes de stationnement, exiguïté des routes et ruelles, occupation non réglementée des trottoirs, prolifération de la mendicité, atteintes diverses à l'environnement… Tous les maux dont souffrent les villes qui ont connu une urbanisation anarchique commencent à y devenir visibles et gagnent de jour en jour du terrain. Par son dynamisme économique et commercial, la ville, en devenant le réceptacle des populations des communes limitrophes et la destination des citoyens en exode, se retrouve quasiment asphyxiée. De l'avis de beaucoup de citoyens, la ville a besoin d'un plan de sauvetage urgent afin de lui redonner son authenticité d'antan et surtout faire cesser le désordre qui y règne. La commune de Sidi-Aïch s'étale au cœur de la plaine de la Soummam sur une superficie de 770 hectares comprenant l'agglomération éponyme et une zone éparse inexploitée, Remila. Autant dire que cette commune est réduite essentiellement à la seule ville de Sidi-Aïch. Ce qui fait d'ailleurs que l'on y retrouve l'une des plus fortes densités de la population de la wilaya de Béjaïa. 1773 habitants/Km2. Ainsi, prés de 93% de la population -qui a atteint au dernier recensement les 13 684 habitants- sont concentrés dans la ville. Les conséquences de cette forte concentration sur les habitudes de logement et sur l'environnement sont multiples. A l'heure où les hautes autorités parlent de l'impérieuse nécessité de « bien penser la ville », Sidi-Aïch réclame d'abord qu'on la « panse » avant de faire dans l'urbanisme prospectif. Interrogé sur le devenir de sa commune et sur les mesures d'urgence que son équipe compte entreprendre pour, notamment, redonner à la ville sa quiétude et sa propreté d'antan, le P/APC, Ouzani Kamel, nous affirme que parmi ses principales préoccupations du moment, figure justement la lutte contre l'anarchie et l'urbanisation désordonnée. « Comme première mesure d'urgence, nous allons réunir la commission de sécurité pour statuer sur le stationnement, car si aujourd'hui notre ville est embouteillée, c'est un peu à cause des véhicules en stationnement », nous déclare-t-il. S'agissant de l'entretien de la voirie, qui accuse des défaillances patentes, notre interlocuteur apprend que sept ouvriers recrutés dans le cadre du dispositif Blanche Algérie renforceront le service. Sachant que la situation d'engorgement qui commence à étouffer la ville va s'accentuer dans les prochaines années, le P/APC, en plus de la révision du POS et du PDAU déjà opérée et du programme d'aménagement urbain que la commune compte lancer incessamment, espère arracher l'inscription de projets de réalisation de voies d'évitement à l'entrée et à la sortie de la ville, seule solution pouvant diminuer réellement de la pression sur la localité. Vers l'éradication des bidonvilles « Nous allons recaser toutes les familles qui vivent dans des habitations précaires », nous déclare Kamel Ouzani, le P/APC, qui ne cache pas, à l'occasion, sa satisfaction devant l'ambitieux programme dont a bénéficié la commune dans le cadre de la résorption de l'Habitat précaire. Plus de 130 familles sont concernées par ce programme en cours de réalisation. Ces « favelas » qui existent pour certaines depuis 1958, à l'exemple de la cité des Oliviers, vont être totalement éradiquées. « Une fois l'opération de recasement effectuée, on procédera à la destruction totale de ces bidonvilles, sinon ce sera un éternel recommencement. Par le passé, des opérations de lutte contre l'habitat précaire et de relogement des familles ont eu lieu, mais comme ces bidonvilles n'ont pas été rasés, d'autres sont alors venus s' y installer pour devenir à leur tour des demandeuses de logements. » précise le P/APC.