C'était prévisible: les recettes fiscales ont chuté de 19% au premier trimestre 2009, sur le sillage de la chute des cours pétroliers. Selon des chiffres de la direction générale des impôts (DGI), les recettes fiscales recouvrées durant le 1er trimestre 2009 sont de 977,4 milliards de DA, alors qu'à la même période en 2008 elles ont atteint les 1.203,2 Mds de DA, soit une baisse significative de 19%. Cette baisse est directement imputée à la chute des recettes pétrolières algériennes, à la suite de la baisse brutale des cours du pétrole sur les marchés mondiaux. Les prix de l'or noir, principale matière à l'exportation de l'Algérie, ont atteint à la fin 2008 le seuil inquiétant des 40 dollars, avant qu'une timide reprise ne s'opère depuis la fin mars sur le sillage des inquiétudes du marché par rapport à certaines zones de tensions politiques. Mais, en dépit de cette baisse par rapport au 1er trimestre de l'année passée, les revenus fiscaux engrangés sont meilleurs que prévus, la DGI escomptant au départ un objectif de 643,6 Mds de DA de recettes fiscales sur cette période, soit un taux de réalisation de 152%, indique l'APS citant des responsables de la DGI. Par catégories d'impôts, la fiscalité ordinaire a atteint 282,7 Mds de DA (contre 233 Mds de DA durant le premier trimestre 2008), soit un taux d'évolution de 21%. En valeur, la baisse des recettes d'exportation d'hydrocarbures de l'Algérie par rapport à la même période de 2008 est de 42,07%. En chiffres absolus, les recettes d'exportations de l'Algérie sont passées de 18,55 milliards de dollars à 10,74. Cette perte de presque 10 milliards de dollars en l'espace de trois mois est due directement à la baisse de la consommation mondiale en hydrocarbures, situation qui a ramené le baril de pétrole de 140 dollars en juillet 2008 à 45 dollars en avril 2009. «Nous avons réalisé des recettes pétrolières de près de 10,7 milliards de dollars durant le premier trimestre 2009», avait annoncé à la fin du 1er trimestre le PDG de Sonatrach, M. Meziane. Le ratio importations/exportations passe ainsi à 114%. L'année dernière, il s'établissait à 217%. Par ailleurs et du fait de cette tendance morose du marché pétrolier mondial, la fiscalité pétrolière a ainsi baissé pour les trois premiers mois de l'année en cours à 694,6 Mds de DA contre 970,2 Mds de DA en 2008. La contraction est de 19% mais reste aussi au-dessus de l'objectif prévu de 407,1 Mds de DA. En 2008, la fiscalité d'Etat budgétisée et réellement réalisée a atteint 2.699 Mds de DA contre 1.759,7 en 2007, soit une hausse de 53%, dopée par la hausse de la fiscalité pétrolière budgétisée qui a dépassé les 1.715,4 Mds de DA contre 973 Mds de DA en 2007, encouragée par l'envolée des prix du pétrole. La fiscalité pétrolière réelle globale a atteint 4.003,5 Mds de DA dont 1.715,4 Mds de DA budgétisés, tandis que le différentiel (2.288,1 Mds de DA) a été versé au Fonds de régulation des recettes. La fiscalité ordinaire, quant à elle, s'est établie durant l'année passée à 983,6 Mds de DA, dont 331,8 Mds de DA pour les contributions directes, réparties entre 151,9 Mds de DA pour l'IRG, 41,9 Mds IRG non salariés et 133,4 Mds de DA pour l'IBS. En outre, les impôts sur les enregistrements et les timbres ont représenté 33,9 Mds de DA, alors que l'impôt sur les affaires s'est chiffré à 429,7 Mds de DA, alors que les contributions indirectes se sont établies à 1,1 Md de DA. Les produits des douanes et des domaines et les produits divers du budget se sont établis respectivement à 163,9 Mds de DA, à 17 Mds de DA et à 5,9 Mds de DA.
