Même si cette année, les responsables de l'Université d'Oran ont décidé de suspendre les examens de fin d'année durant la journée d'hier, pour permettre aux étudiants d'assister aux différentes manifestations marquant la célébration de leur Journée nationale, les principaux concernés ont brillé par leur absence. A l'IGMO, retenu pour abriter la cérémonie officielle, après la levée des couleurs nationales et une petite cérémonie de remise de récompenses aux meilleurs sportifs universitaires, les nombreux étudiants vaquaient dans tous les sens et certains d'eux nous diront simplement que cette journée ne signifie rien pour eux, si ce n'est un repas amélioré. Côté officiel, la délégation que présidait le wali d'Oran accompagné du président de l'APW, d'un représentant de la 2ème R.M., des sénateurs, des députés et d'élus locaux, devait assister à une représentation théâtrale et le lancement des activités culturelles et scientifiques à la résidence des 1.000 lits. Des enseignants, jadis étudiants, affirment que cette journée a perdu son symbole et le désintéressement des principaux concernés en est la preuve formelle, contrairement au passé avec l'implication des organisations estudiantines. Cependant, quelques-unes de ces dernières ont sauvé les meubles en organisant des activités notamment au niveau des résidences universitaires. L'UNEA, qui se veut le porte-drapeau de l'ancienne génération, a mis sur pied un programme avec plusieurs conférences-débats autour de l'apport des étudiants tant pour la libération du pays que son édification avec des témoignages d'anciens de l'union. A l'USTO, le club scientifique «Les amis de la nature d'Oran» a tracé un programme composé notamment d'un atelier autour de la question du choix de la spécialité, des projections de films et de diapos et la présentation de travaux d'étudiants. Pour l'histoire, le 19 Mai 1956, le nombre d'étudiants ayant rejoint l'Armée de Libération nationale est estimé à deux cents (universitaires et lycéens) dans différentes zones de la wilaya 5, selon le Docteur Guentari Mohamed, chercheur en histoire à l'Université d'Oran. L'orateur, qui a vécu les événements de la Révolution nationale, a indiqué que les premières vagues d'étudiants ont été suivies, sur différentes étapes menant jusqu'à l'Indépendance nationale, par des groupes d'étudiants de l'intérieur et de l'extérieur du pays qui ont apporté un grand soutien à la guerre de Libération nationale. Plus de 1.000 étudiants sont tombés au champ d'honneur, a rappelé l'historien. L'apport de ces intellectuels à la Révolution notamment sur les plans de l'organisation, de la sensibilisation et de l'orientation des populations a été efficace, a ajouté le Docteur Guentari qui a, par ailleurs, souligné, que «l'élite qui a occupé des postes importants au sein de la révolution a conféré à cette dernière une grande efficacité tant sur le plan interne qu'externe. Le Docteur Guentari qui occupait le poste de commissaire politique durant la guerre de Libération nationale a mis en exergue le rôle joué par l'élite nationale dans l'information et la propagande, dénonçant les massacres perpétrés contre la population civile.