Analyser les transformations de la ville- ou plutôt des défis auxquels elle est confrontée et auquels elle est contrainte de s'adapter doit nous faire réagir, alors qu'en 1950, 26% de la population mondial vivaient dans les ville,s ce taux sera de près de 80% d'ici à 2020. La question des adaptations de la ville à ces mutations sociales est prégnante et l'impact de son développement sur l'environnement et sur les individus est multiples- population, dégradation des ressources naturelles, gestion des déchets, organisation des espaces, spécialisation sociale territoriale. Dans ce contexte, quelle ville voulons-nous donc pour demain? Le sujet est vaste, car il touche tous les domaines du quotidien: eau, air, énergies, logement, travail, déplacements, éducation, culture... Mais la question sous-jacente à l'ensemble est: quel environnement pour demain? Si l'on définit en effet l'environnement sur la base de l'épanouissement de l'homme dans son milieu de vie, c'est de la conception raisonnée et raisonnable du développement des activités humaines qu'il s'agit. Gouvernements, institutions, entreprise, citoyens, nous sommes tous concernés par ces questions car les choix que nous opérons individuellement et à différents niveaux au quotidien ont un impact -qu'il soit mineur ou majeur- sur notre environnement commun. Ce qui compte, c'est donc à la fois d'associer préoccupations sociales et environnementales proprement dis parce que c'est de notre responsabilité envers l'écosystème actuel et pour els générations futures. Limiter l'étalement urbain et développer les transports en commun Qui n'a pas vécu un jour l'une au l'autre de ces expérience; faire des kilomètres pour trouver une épicerie ouverte, devoir se rendre à une administration pendant les heures de travail, ne pas trouver de bus pour rentrer chez soi la nuit...? Que révèlent ces expériences apparemment disparates si ce n'est la diversité des rythmes de la vie urbaine et qu'une ville n'est pas une mais multiple. Entre la ville qui travaille, il y a la ville qui s'amuse, qui s'approvisionne, sans oublier la ville qui se repose ou qui dort, les unes et els autres ne manquent pas d'être source de conflits ou de dysfonctionnements. Déjà, des expérimentations diverses ont été mises en place pour faire face à ces temps multiples, aménagement de nouveaux horaires d'ouverture pour les administrations, développement de systèmes d'information via Internet, mise en oeuvre de transport à la demande pour certaines catégories de personnes. En mettant en évidence la multiplication et la complexification des déplacements individuels, la recherche de solution pour surmonter les problèmes d'accessibilité et de congestion a également encouragé une réflexion sur els temps sociaux. Il y a encore peu de temps l'organisation des temps de la ville quotidienne des citoyens passait pour être du ressort de l'individu, les citadins étaient censés s'accommoder de la coordination satisfaisant ou non des structures du temps dans les villes, de leurs services publics et privés. Aujourd'hui, politiques et structures organisatrices de transport sont obligées de considérer la ville à travers les besoins des citadins et des «urbains» (ceux qui utilisent les équipements de la ville par exemple en habitant dans une «campagne» proche et à travers les questions d'accessibilité à la ville, en particulier au centre-ville. C'est «la voiture qui a joué le rôle principale dans le travail de sape de la cohésion sociale de la ville (...) la voiture a rendu viable le principale de compartimentation des activités quotidiennes, séparant bureaux, commerce,s habitat. Et lus les villes s'étalent, moins il devient économique d'étendre leurs systèmes de transports publics et plus les citoyens deviennent dépendant de leur voiture. L'enjeu est donc double: engager une réflexion sur l'impact de l'étalement urbain et développer les transports en commun. Le premier passe notamment par une réflexion sur la densité des villes et sur nos modes d'habitat, le second est un renforcement des transports sur des périodes longues, par exemple 24h24, avec une augmentation des fréquences de passage et sur des trajets reliant les centres-villes et leurs périphérie. Le développement des transports en commun n'est, en effet, efficace, que si le bus ne passe pas toutes les 45 minutes et que els ruptures sont limitées. Mais cela passe avant tout par un changement de nos comportements collectifs et par notre prise de conscience que la ville à travers toutes ses composantes (industries, circulations automobile, aérienne...) provoque des désastres sur nos ressources et par conséquent sur l'équilibre général de la planète. Reconnaître notre responsabilité collective : une nécessaire évolution culturelle Développement durable, réduction des émissions de gaz à effet de serre, économie d'énergie, promotion des énergies renouvelables... Les concepts et els ambitions pour lutter contre la dégradation es richesses naturelles sont multiples. Par exemple, chaque pays doit s'engager, comme l'encourage le protocole de Kyoto, à limiter l'émission des gaz à effet de serre et des objectifs lui sont assignés. Mais l'épanouissement de l'homme passe tout autant par une évolution culturelle des comportements collectifs et individuels reposant sur des mesures applicables au quotidien par chacun d'entre nous et ce à condition qu'elles fassent l'objet d'une politique cohérente et explicite de la part des autorités responsables, une politiques acceptable par les citoyens parce que fondée sur un contrat gagnant/gagnant, les obligations et les avantages s'équilibrant. Il est d'abord fondamental de faire progresser l'idée, au niveau de chaque citoyen, de ce que représente l'environnement. Cela pourrait passer notamment par la mise en place d'ateliers urbains dans les écoles primaires et secondaires: ateliers portant sur la gestion de l'eau, des énergies des déchets... ces ateliers à vocation pragmatique permettraient à chaque enfant et adolescent de prendre conscience de l'impact environnemental des ses actions quotidiennes. La démocratie participative qui est mise en oeuvre à travers les conseils de quartier dans certaines villes d'algérien est une bonne illustration de l'apprentissage du vivre ensemble et de la difficulté de gérer des contraintes et exigences parfois contradictoires. L'urbanisme devient ainsi une discipline profondément démocratique impliquant les citoyens dans la prise de décision, et ce à tous les niveaux. * Ingénieur urbaniste Directeur de la division de l'Urbanisme et de la planification DUP de l'APC d'Oran