"Le Schéma national d'aménagement du territoire (SNAT 2025) vise, entre autres, à promouvoir une politique de la ville et du renouvellement urbain afin de rendre la ville algérienne qualitative, compétitive, attractive et durable, capable de répondre aux besoins de ses habitants et de s'adapter aux mutations". C'est du moins ce qu'a déclaré, jeudi à Dubaï, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel. Dans de son intervention au Sommet mondial sur les villes du futur, le ministre a souligné que la mise en oeuvre de ce schéma, qui constitue une projection pour l'avenir, "s'articule autour de quatre lignes directrices, la durabilité des ressources (y compris la protection des écosystèmes, la prévention des risques majeurs et la sauvegarde du patrimoine culturel), le rééquilibrage du territoire, l'attractivité et la compétitivité des territoires et l'équité sociale et territoriale". Abordant le projet des villes nouvelles, selon lui, celles-ci se déclinent en trois catégories les villes nouvelles d'excellence pour maîtriser l'expansion urbaine dans le littoral et le Tell (Sidi Abdallah et Bouinan), ensuite, les villes nouvelles de rééquilibrage du territoire comme pôle d'activité, de service et de peuplement (nouvelle ville de Boughezoul) et, enfin, les villes nouvelles d'appui au développement durable afin de répondre à des problèmes écologiques ou à des risques industriels à l'instar de la ville nouvelle de Hassi Messaoud et pour renforcer l'attractivité des villes de développement du Sud (Ouargla et Ghardaïa). S'agissant du continent africain qui connaît une dynamique démographique et urbaine, M. Messahel a souligné que le rôle de la ville comme espace et moteur du développement "nous amène à aborder la question des villes du futur et des politiques publiques qui les sous-tendent sous le paradigme du développement durable. Celui-ci nous impose de repenser les objectifs de développement en vue de l'amélioration de la qualité de la croissance, la lutte contre les exclusions et les inégalités sociales et la transformation des modes de production et de consommation", a-t-il ajouté. M. Messahel a rappelé, dans ce contexte, que "les pays en développement font face à d'énormes défis en matière d'aménagement du territoire, en général, et des systèmes urbains, en particulier. Parmi les défis soulevés, celui de l'exode rural". Selon lui, la réponse à ce défi, devrait être fondamentalement locale et fondée sur la mise en place de systèmes adaptés à la gestion de la dynamique urbaine nécessitant, ainsi, un effort constant empreint d'innovation et de pragmatisme. "C'est-là un important gisement pour la coopération internationale et l'échange d'expériences et d'expertises pour relever les défis que pose la gestion des villes et des systèmes d'urbanisation", a-t-il encore ajouté. M. Messahel a, par ailleurs, souligné que "si la population africaine demeure majoritairement rurale, le rythme de croissance annuel de la population urbaine africaine augmente rapidement (4% à 5% selon certaines estimations)". Un tel phénomène, a-t-il expliqué, "ne fait que déplacer, même si la pauvreté demeure majoritairement rurale, le centre de la pauvreté des campagnes vers les villes avec tout ce que cela comporte comme création de nouveaux besoins qui constituent autant de défis à relever pour les pays africains, en termes d'emploi, de logement, d'eau potable, de réseaux d'assainissement, de transport, de places pédagogiques (école), de soins, et d'accès à l'énergie". "Le constat est donc sans appel : si elle n'est pas contrôlée, l'urbanisation rapide conduira, inéluctablement, à l'urbanisation de la pauvreté en Afrique", a-t-il soutenu. Zohir M.