La CNAS a eu à recourir aux grands moyens pour contraindre les assurés sociaux à établir leurs cartes Chifa, ou à les retirer auprès de ses guichets pour le cas de ceux qui ont présenté des dossiers afférents à la confection de cette carte, et qui, pour une raison ou une autre, ne se sont pas manifestés devant les services concernés pour effectuer le retrait en question. Désormais, les services de la CNAS rejettent tous les dossiers de remboursement des médicaments et autres soins médicaux, exigeant des assurés sociaux concernés d'établir leur carte Chifa et de l'utiliser pour ce besoin. En d'autres termes, plus aucun remboursement auprès des guichets de la CNAS, et tout assuré social se doit dorénavant de présenter sa carte au pharmacien chez lequel il s'est approvisionné en médicaments. 75.891 cartes Chifa, sur les 102.298 confectionnées depuis le lancement de cette opération, n'ont pas été retirées par leurs titulaires, qui n'ont donné aucun signe de vie, alors que des dizaines d'autres n'ont même pas entamé les démarches nécessaires, c'est-à-dire le dépôt du dossier adéquat pour obtenir leurs cartes», nous avouera un cadre au siège de la CNAS à Constantine. Celui-ci ajoutera que «le seul moyen d'obliger les assurés sociaux à retirer leur carte Chifa, c'est de passer à la phase de sa mise en application effective, car la faute incombe pleinement à l'assuré social qui refuse de s'inscrire dans cette moderne procédure de remboursement des frais médicaux». Les raisons de cette «indifférence» des assurés sociaux vis-à-vis de l'utilisation de la carte Chifa ? «Peut-être que c'est une affaire de pratique, ou d'habitude, qui prend difficilement le dessus sur les moyens classiques de remboursement des frais médicaux», en conviendra notre interlocuteur. «D'ailleurs, relèvera-t-il, depuis l'avènement de ce refus des remboursements en question auprès des guichets de la CNAS, un nombre considérable d'assurés sociaux s'est rapproché de nos services pour le retrait de sa carte Chifa, ou le dépôt du dossier de sa confection». Cependant, cette décision de rejeter tout remboursement auprès des guichets de la CNAS n'a pas été du goût de plusieurs assurés sociaux, dont les dossiers sont en souffrance. Ces derniers reconnaissent bien volontiers «qu'ils ont une grande part de responsabilité», mais ils auraient souhaité que «cette décision soit accompagnée d'un délai de rigueur porté à la connaissance des assurés, afin d'éviter les désagréments qui découlent de l'application brusque et totale de cette formalité».