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Sidi Bel-Abbès: Oued Mekerra, d'un passé tumultueux à un présent modéré
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 29 - 06 - 2009


1ère partie
Près de 120 milliards de centimes, tel est le montant approximatif alloué pendant une décennie, indique une source officielle, pour lever le spectre des inondations et des crues dont celles de la Mekerra, qui est le nom donné depuis plusieurs siècles au principal cours d'eau de la région de Sidi Bel-Abbès.
Cet important et célèbre oued, qui a donné son nom à l'immense et fertile plaine qui le traverse obliquement sur une longueur de 240 kilomètres (en comptabilisant la partie de Sig et la Macta), prend sa source du côté de Ras El-Ma (ex-Bedeau). Précisément, la Mekerra prend sa source sur les hauteurs du Djebel El-Beguira à 1.402 m d'altitude, 86 kilomètres de Sidi Bel-Abbès ville. Notons que l'écrasante majorité des autres oueds de la wilaya de Sidi Bel-Abbès prennent leur source des monts de Daya. La Mekerra traverse obliquement, du sud-ouest au nord-est, des dizaines de périmètres ruraux et urbains dont le chef-lieu de la wilaya de Sidi Bel-Abbès. L'ensemble de ces sites ont dû connaître, par le passé, les affres des inondations et crues avec toutes les séquelles que cela engendre en pertes humaines et matérielles très redoutées. L'imprévisible Oued de la Mekerra a souvent fait parler de lui en attentant à la population riveraine en avant et en aval, dans l'arrière-pays comme en périmètre urbain.
Néanmoins, la Mekerra, le rebelle au passé tumultueux, connaît aussi un présent modéré, les pouvoirs publics préoccupés par ces crues-inondations ont entrepris plusieurs actions pour atténuer leurs effets dévastateurs dans plusieurs localités. Et ce n'est pas uniquement l'Oued Mekerra qui a été concerné par ces actions de production, d'autres zones à risques identifées ont connu et connaissent des actions visant à rassurer les populations riveraines dans plus d'une vingtaine de localités. La Mekerra, entendons-nous, n'a pas été toujours violente au-delà des sinistres causés. Elle a été nourricière, limpide, au point où, la pêche et la baignade ont longtemps constitué ses principales caractéristiques jusqu'aux récents constats affligeants, où on la voit pleine de salissures diverses et autres décors générés par ceux qui ne connaissent pas la moindre mesure en l'attentant profondément. Ne nous attardons pas sur cet incontournable survol dans le géographique étant donné que l'on ne peut dissocier la Mekerra et les populations locales, implantées depuis des siècles, en somme, les hauts faits de ces hommes et femmes qui ont occupé les versants de cette grande rivière, ou habitent la région en général, sont à connaître afin d'éviter l'amnésie générale nuisible.
Or, pour demeurer dans le contexte général du présent papier, disons qu'on peut, dans un cadre d'intérêt général, de protection des vies humaines et des biens, détourner la trace d'un oued mais pas l'histoire, en particulier à Sidi Bel-Abbès. Force est de bien de bien mentionner que la Mekerra comme pour n'en rester que là. La région de Sidi Bel-Abbès n'a jamais été un espace dit «Terra Nullus», c'est-à-dire, une terre sans maîtres ni propriétaires comme ont tenté de la faire croire d'abord certains «panégyristes et idéologues de la colonisation», relayés malheureusement par quelques voix et écrits tendancieux. Ainsi, lorsque l'on remonte dans l'histoire depuis l'antiquité, le néolithique ou la préhistoire, Sidi Bel-Abbès a toujours été habitée. Ce cadre géographique, comme nous venons de le voir, ne pouvait de tout temps qu'attirer des hommes en quête de leur subsistance. Qui étaient-ils ? Comment vivaient-ils ? Quel était leur genre de vie ? Comment se présentaient Sidi Bel-Abbès et sa région avant la conquête ? Autant de questions ont mérité juste quelques insuffisantes recherches scientifiques et nécessitent inévitablement de plus amples explications.
Quoi qu'il en soit, le cadre géographique, la richesse des sols - une plaine arrosée - le climat, de bonnes précipitations, souvent la rosée, le soleil... ne pouvaient qu'attirer et fixer une intense colonisation de peuplement, au détriment des indigènes. Ceux-ci constitueront alors la force de travail nécessaire à la mise en exploitation de la région, sous la surveillance étroite de l'armée de l'occupation, à savoir, française. Mais, en réalité, l'histoire de notre région est plus vaste et, tant il est évident, que ce n'est pas le phénomène colonial qui a pu donc créer ex nihilo (du néant) l'Oued Mekerra et sa plaine, les colonisateurs ont ainsi fabriqué des mythes fondateurs. L'homme était présent. Dans cette plaine de la Mekerra qui existe dès l'âge des métaux au moins soulignent nos sources contrairement aux allégations des thurifaires de la colonisation. La toponymie locale à consonance berbère (à titre indicatif seulement) est en usage encore de nos jours Tilmouni, Teghalimet, Magramène, ceci identifie à des endroits préalablement occupés ALBULAE (Sidi Ali Ben Youb) ASTASILYS sur les près du mont Tessalah en sont une preuve supplémentaire.
Par ailleurs, une source universitaire souligne que depuis des millénaires, cette rivière, dévalant des hauteurs de Ras El-Ma, apporte les eaux mais aussi les alluvions et les limons qui ont fait la richesse de la plaine de Sidi Bel-Abbès. Ainsi, comme on l'a dit plus haut, la Mekerra prend sa source sur les hauteurs du Djebel El-Beguira à 1.402 m d'altitude, près de Ras El-Ma, et draine les eaux de ces montagnes en un flot impétueux pour les canaliser par une gorge rapide vers la localité d'El-Hoçaïba qui connaît un essor à l'instar d'autres communes du sud. D'autres affluents, qui viennent des montagnes et alentours, participent ou élèvent de ce cour d'eau qui atteint Sidi Ali Ben Youb (ex-Chanzy pendant la colonisation française ou Albulale plus loin encore dans l'histoire) où, selon notre source, les géologues qui ont étudié la région, elle aurait contribué à créer, aux temps préhistoriques un lac considérable. Par ailleurs, une autochtone dénommée Anna est à chaque fois émue, suit-on dans le site Sidi Bel-Abbès Khiwani, de connaître sa région natale. Les eaux accumulées depuis des siècles dans une sorte de cuvette naturelle, sur le site actuel de Sidi Ali Ben Youb, expliquent probablement la présence des importantes sources qui jaillissent du sol, en amont du village telles que, sur la rive droite : Aïn (source) Kaddour, Aïn Skhouna, sur la rive gauche : Aïn Mekerra et Aïn El-Guelman. Parmi ces sources, il semble que certaines étaient des sources thermales chaudes, comme l'indique le nom de l'une d'elles - Aïn Skhouna -, indique-t-on, ont favorisé ainsi la construction de thermes du temps de la présence romaine. C'est, d'ailleurs, ce qui reste de la cité berbéro-romaine d'Aquilera : les ruines des thermes. Sidi Ali Ben Youb et la Mekerra. Le site de Sidi Ali Ben Youb est resté d'ailleurs réputé pour ses eaux, au cours de l'histoire. Quand les Hilaliens des Béni-Ameur vinrent s'établir dans la région à l'appel du Roi Yaghmoracen de Tlemcen, une fraction de ces tribus, les Doui Aïssa, occupa le site actuel de Sidi Ali Ben Youb. Aux XIVème siècle, Sidi Ali Ben Youb, un taleb lettré, vint prêcher la bonne parole dans la région. Les Doui Aïssa lui réservèrent le meilleur accueil, lui célèbrent des terres sur leur fief et le saint homme s'établit parmi eux, indique notre source (département histoire de l'université Liabès Djilali).
Avant l'occupation française, le site était connu sous le nom de «Hammam Sidi Ali Ben Youb», célèbre pour ses thermes comme le sont Hammam Bouhanifia et Hammam Bouhadjar relativement tous deux à 60 km du chef-lieu de wilaya de Sidi Bel-Abbès. La même source indique que des documents attestent que l'Emir Abdelkader venait souvent dans ce hammam pour se reposer.
Une carte datée de 1841 fait mention de «Hammam Sidi Ali Ben Youb» dans la région de Sidi Bel-Abbès, il est admis que l'existence des nombreux oueds et rivières, dont la célèbre Mekerra, s'est souvent conjuguée avec le spectre des inondations, crues, qui datent de plusieurs siècles jusqu'à ce troisième millénaire, marqué il y a deux années, par de sérieux dommages humains et matériels qui eurent lieu dans la région de Moulay Slissen. Depuis, et surtout après ce qui arriva ici et là en notre pays en cet automne 2008, les pouvoirs publics sont passés à la vitesse supérieure. C'est ainsi qu'après l'étude des zones à risques qui identifia une vingtaine de localités sur les 52 communes que compte la wilaya de Sidi Bel-Abbès traversée obliquement notamment par cette imprévisible rivière de la Mekerra - qui a donné son nom à la plaine et ne cesse d'alimenter toutes les chroniques puisque les crues ont souvent dans le passé menacé le périmètre urbain jusqu'à une date plus ou moins récente - l'on vit une déviation importante édifiée pour rassurer les citoyens du chef-lieu. Hélas, dans la wilaya profonde, des actions devaient être entreprises dans le même ordre d'idée du programme d'action global et cohérent, vu que les variations saisonnières ne sont pas d'effet du seul Oued de la Mekerra, avec près de 250 km de longueur, en comptant son prolongement par Sig jusqu'à la Macta.
Des dégâts importants sont à rappeler lors des crues du 26 avril 1904, il y a plus d'un siècle, 1928, 1941, 1959 et, plus récemment, celles de 1966, 1986 et 1994, dans le coeur de la ville au faubourg Thiers, Long d'eau, Perrin, Graba... jusqu'à la route d'Oran, suivies des fameuses chutes de neige de 1967. En termes de démarches effectuées sur le terrain tout récemment, d'abord à Ras El-Ma à 86 km du chef-lieu, un projet finalisé au sein du quartier Emir Abdelkader. Cette première tranche concerne la protection des populations contre les inondations. 15 milliards de centimes, indique notre source le lundi 24 novembre de l'année 2008, ont été dégagés. Non loin, à Oued Sbaâ, un autre projet figure, dont c'est la deuxième tranche. Par ailleurs, dans la localité de Moulay Slissen, meurtrie il y a deux ans par les puissantes crues qui ont dépassé l'entendement, un grand projet y figure pour éviter que l'ancien pont, datant de l'ère coloniale, ne puisse servir de goulot d'étranglement des eaux de l'Oued Ouzzène, connu pour ses débordements dévastateurs lorsqu'il rencontre la Mekerra. La démolition dudit pont est retenue, comme le sont d'autres actions sur les berges des oueds, ceci sous le suivi du wali présent sur le site. A cela s'ajoutent les localités de Ténira (24 km de Sidi Bel-Abbès ville) et Télagh au sud sur une cinquantaine de km, où les Oueds Mazit et Bouzouley sont concernés par des projets de suivi, indique-t-on, et ce pour la protection des populations contre les inondations, objectif tracé à partir de l'étude des zones à risques citées plus haut. Revenons au contexte historique relatif à Sidi Ali Ben Youb. En 1845, Doui Aïssa et les Ouled Sidi Ali Ben Youb, fuyant la terrible répression des armées françaises, quittèrent leur territoire pour émigrer au Maroc, avec le reste des Béni-Ameur. Ce fut une terrible épreuve dont ne se relèveront jamais ces tribus.
A suivre


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