Vendredi dernier, le ministre de la Santé et de la Population, Amar Tou, a inauguré une polyclinique à Moulay Slissen, baptisée au nom du martyr du devoir Boudriou Abdelkrim, emporté par les eaux en furie alors qu'il tentait de secourir des personnes menacées par les crues du 18 avril 2007. 18 avril 2008, premier anniversaire des inondations meurtrières provoquées par l'oued Mekerra, un cours d'eau décidément imprévisible et que rien ne semble pouvoir stopper une fois lancé. Le défunt chef de Daïra de Moulay Slissen, Boudriou Abdelkrim, père de deux enfants, a péri noyé ainsi que 6 autres personnes dont le chef de brigade adjoint, M. Moumène Charef, dans les inondations qui ont frappé la région l'année dernière. Le bilan a été lourd : 6 morts, 3 blessés, plus de 300 familles sinistrées, 38 maisons sérieusement endommagées, 17 autres complètement dévastées et au moins 130 milliards de dégâts. En tête, le secteur des travaux publics a enregistré près de 95 milliards de centimes de dégâts, celui de l'hydraulique (34 milliards de centimes) et de l'agriculture (5 milliards de centimes). En cette soirée du mercredi 18 avril, le débit de l'oued Mekerra a atteint des records jamais égalés et le pic a été enregistré à Moulay Slissen. La jonction entre l'oued Mekerra, qui prend sa source à Ras El Ma, et les effluents d'El Gor (Tlemcen), a considérablement augmenté le débit des eaux. L'oued Mekerra en crue aurait, ce jour-là, atteint un hydrogramme (débit) de 800 m3/s et une hauteur de côte de plus de 9 mètres. En réalité, deux crues se sont produites mercredi, à une heure d'intervalle. La plus meurtrière est celle qui est survenue vers 18 h 45. Les services de la météo avaient enregistré une pluviométrie de 40 mm/heure, alors que la moyenne observée durant le mois d'avril est de 90 mm.